Opinions of Thursday, 24 August 2017

Auteur: Boris Bertolt via sa page Facebook

Voici à quel niveau il faut juger Cabral Libii Li Ngué

Cabral Libii Li Ngué a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2018 Cabral Libii Li Ngué a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2018

LINJUOM MBOWOU, CABRAL LIBI N'A AUCUNE LEÇON À RECEVOIR DE TOI.

Je ne vais pas écrire pour me mirer comme toi. C'est une autre maladie de l'intelligentsia francophone. L'un des problèmes auquel notre société est confrontée est celui de l'autoflagellation, l'absence d'auto évaluation et de distanciation sur des questions parfois essentielles sur la vie de la nation. Dans sa récente tribune, Linjuom MBOWOU, membre fondateur de l'ADDEC et ancien vice président accuse Cabral Libii d'être un indic ou provocateur et tente par là de décrédibiliser et delégitimer l'action de Cabral LIBI dans le cadre de l'opération 11 millions d'électeurs. Pour ceux qui ne le connaissent pas Linjuom MBOWOU est un personnage très fin et subtile. En refusant de nommer Cabral, il affiche ouvertement le mépris qu'il a pour lui. Mais en réalité, Linjuom est loin d'être un exemple de moralité ou encore ne saurait prétendre donner des leçons à Cabral LIBI.

Pour avoir travaillé pendant quatre années aux côtés des leaders de l'ADDEC, je puis vous dire que la sortie de Linjuom relève comme d'habitude d'une simple volonté de visibilisation afin de ne pas tomber dans l'oubli. Car Linjuom et l'ADDEC à son époque ont été l'incarnation du fonctionnement du système Biya. Réseaux internes, détournements de fonds, tribalisme, comptes bancaires parallèles, népotisme. En réalité, l'échec de l'ADDEC remonte à cette période. Demandez lui de faire son propre mea culpa avant de donner des
Je suis loin d'être un fan de Cabral LIBI dont je n'ai pas manqué de critiquer son séjour américain qui au final aura été contreproductif. Pour l'instant, je n'ai pas de lisibilité sur ses projets et son ambition. Ce qui m'amène à soutenir l'opération 11 millions d'électeurs, mais en me réservant de tout engagement à ses côtés. Cependant si les aspirations futures de Cabral répondent au désir de changement aujourd'hui présent et visible au Cameroun, il bénéficiera de tout l'appui nécessaire.

Vous trouverez difficilement au Cameroun un leader associatif, politique ou économique qui soit totalement détache de l'appareil dominant ou qui n'ai pas d'attache avec des responsables politiques. C'est une utopie. Cabral à un moment de sa vie a posé des actes qui ne répondaient pas à notre Vision de l'université. Cependant est ce pour cela que nous devons saborder systématiquement les actes qu'il pose aujourd'hui? Dans un pays avec une jeunesse dépolitisé, ou la notion de citoyenneté est encore abstraite pour me limiter là, l'opération 11 millions d'électeurs qu'il a eu le mérite de lancer est salvatrice. Changement est une conjonctions d'actes, de faits, d'agissements. Et le travail de Cabral aujourd'hui, je suis désolé participe au changement.

Il existe une différence entre le compromis et la compromission. Le compromis est circonstanciel. Des individus face aux réalités de la vie posent des actes, tissent des liens qui parfois ne correspondent pas à leur Vision de la société. Cabral à pose des actes à un moment donné répréhensibles. Tout comme toi et tu le sais très bien. Mais la compromission, c'est quand le compromis s'installe dans la durée et annihile nos valeurs. C'est à ce niveau qu'il faudrait juger Cabral.

Or pour l'instant, les discours de Cabral et les actes l'inscrivent plus dans le compromis que la compromission. Or tout le monde fait des compromis. Les mois à venir permettront de déterminer dans quel perspective Cabral se situe. Mais notre devoir c'est de soutenir une initiative un tant soit peu qu'elle soit porteuse d'espérances. Qu'elle que soit nos divergences.
L'un des défis auquel notre société sera confrontée également est celui du pardon afin de laisser toutes les énergies de ce pays se déployer. On ne construit pas dans la haine.