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Opinions of Friday, 19 July 2024

Auteur: Mila Assouté

'Votre préfet est dangereux pour l'unité du Cameroun': Mila Assouté écrit à Atanga Nji

Paul Atanga Nji Paul Atanga Nji

Malgré l'interview accordée à Cameroon Tribune, l'arrêté du préfet du Mfoundi continue d'être dénoncé vigoureusement par la classe politique camerounaise.

Dans une lettre, Mila Assouté choisit de cracher ses vérités au ministre de l'Administration territoriale qui est le supérieur hiérarchique du prefet Djikdent.


"Monsieur le Ministre,
Un prefet, dans le Mfoundi, a signé un arrêté obligeant notre très farouche dénonciation auprès de sa hiérarchie que vous êtes.

Cette décision administrative du préfet est, attentatoire a l'unite nationale; en ce qu'elle est prise uniquement pour bâillonner la rivalité politique. Votre dernière conférence de presse préfigurait de cette perspective politiquement indigeste, dangereuse et systémique pour la paix nationale…

Le Constituant, (fondateurs de notre nation et de la République) prescrit l'égalité des Camerounais en droits et leur liberté de mouvements. Il leur garantit le droit de s'établir en tout lieu de leur choix sur le territoire national de la République.

La Constitution que viole cet acte préfectoral, fait de Yaoundé en privilège, le siège de la Capitale politique de notre pays.

Le Mfoundi n'est pas un duché, nécessitant la délivrance par un préfet d'un visa d entrée et d'un permis de séjour a Tout Camerounais, non autochtone.
En d autres termes il dit : << vous avez le droit de faire votre terrorisme et votre insurrection partout, à Bamenda, Maroua, Buea, Bafoussam, Douala, Garoua, ...mais ne venez pas nous déranger à Yaoundé >>

Il est a rappeler que, le serment présidentiel, prêté par le chef de l'Etat, fait de lui, le garant de l'unité du pays et du respect de la Constitution que votre subalterne vient de violer.

Si ce préfet n'est pas sanctionné à la hauteur de son viol du Peuple Camerounais, vous vous rendrez complice de ses velléités d oppressions...

Vous donnerez donc raison à la majorité silencieuse qui pense que le garant Constitutionnel, le Président Paul BIYA, réduit par l'usure du pouvoir (42 ans) et l'âge, a perdu ses aptitudes physiques et mentales et a perdu le contrôle de la gestion du Cameroun.

Envisager dans ces conditions, qu'il dirige pendant un demi siècle, (50 ans) encore le Cameroun, constitue le pire des terrorismes même pour les nourrissons à conjurer de séjour a Yaoundé…

Si le préfet rêve du terrorisme à réprimer, il y a celui là. Pour les autres terroristes d intentions, le Cameroun dispose d'un code pénal et d'un corpus juridique de répression des crimes et délits [commis] sur le territoire du Cameroun.

Il ne revient pas au préfet du Mfoundi, de se substituer au juge pénal. Il ne peut interdire de séjour a Yaoundé, à aucun Camerounais présupposés, acteurs d'intentions de "révolte" et de "terrorisme", voire de critiques de dénigrement contre le pouvoir de M. Paul BIYA auquel lui-même promet de faire rendre gorge notre patrimoine commun volé par certains de ses membres…

Cet arrêté est ethnophobe. Il vise subtilement des groupes sociologiques precis du pays, établis hors du Mfoundi et réputés pour leur opposition farouche au régime kleptomane de Yaoundé où de leur Totem.

Si tel n'est pas le cas, où compte t-il expulser un beti qui commettrait dans son village le Mfoundi, les mêmes "crimes" d intentions présupposés, d "insurrection et de terrorisme," ?

Le préfet n'est pas le procureur des outrages contre les institutions de la République et des officiels qui les incarnent…

Il est encore moins juge des opinions politiques critiques contre la gestion mafieuse de l'Etat.

Les menées politiques des dirigeants des formations politiques sont encadrées par la loi.

Je dénonce donc avec force son acte en tant que citoyen camerounais et leader politique, porteur d'une vision du monde qui libère notre économie des enclaves restrictives, contraire a celle de l'ordre dominant que nous continueront de combattre, de critiquer et d'exposer les écarts kleptomaniaques de gestion et ce, sans état de déférence.

M. le ministre,
1-Votre préfet est dangereux pour l'unité du Cameroun et la paix socio politique.
2- la démocratie ne descend dans la rue que lorsque les lois et règlements qui régulent son fonctionnement normal deviennent arbitraires, abusifs, et oppressifs…

La rivalité politique ne va pas se coucher a plat ventre pendant que la jeunesse nationale est traumatisée par un chômage endémique à durée indéterminée depuis 42 ans et plombant corrélativement sans vergogne le destin national de près de 40 millions d âmes…

Les clefs de l'espoir d avenir ne resteront pas confiées ad vitam aux mains de M. Paul BIYA, à 92 ans, pour que la ruine de cette nation visiblement abandonnée au sort d' une gestion par procuration de plus en plus illisible devienne chaotique…

Qui peut nier, sauf les partisans du chaos lent, que la gestion des 4 plus hautes institutions sensibles de la République du Cameroun que ce préfet interdit de critiquer, sont aux mains de grabataires frappés de sénescence, et qu'ils font courir à la nation, le risque terroriste le plus mortel que celui de son imaginaire fertile, en cas de vacance subite du pouvoir…?
Aucune révolte ne serait plus terrorisante et terrifiante que ce risque.
M. Le Ministre,

Tant que la politique ne sert pas le peuple du Cameroun,

A-Les anglophones, exception faite de ceux qui prennent les armes pour la sédition, continueront de dire leur exaspération et a critiquer votre régime et son totem.

B- Les Bamileke mécontents ne cesseront pas de hausser le ton de la critique d'une gestion stigmatisante et dégradante de l'Etat qui impulse l exclusion…

C-Les ressortissants du septentrion vont toujours vous rappeler la misère qui terrorise leurs régions et leurs enfants au même titre que Boko Haram…

D-Les Sawa ne s'arrêteront pas de crier leur mécontentement sur le traitement foncier et politique qui leur est infligé et leur division en butin national a partager sans représentation équitable…

E- Les patriotes Betis et même Bulus, dans les couches marginales que cache l opulence de l ethnie oligarchique et en désaccord avec la gloutonnerie des voleurs de la République qui leur font porter des responsabilités tribales de la kleptomanie, vont vous demander des comptes ou obliger le préfet à les expulser à Tcholire…

Vous comprenez dans mon exposé pourquoi lorsqu'un système politique érige des lois et des actes d oppressions sur les peuples meurtris où la misère gronde, tel que celui de ce préfet, la révolte, la révolution, l'insurrection, contre l oppression d un tel ordre politique, deviennent un droit impératif et un devoir sacré pour tout peuple.

Ne dessinez donc pas le diable sur le mur Cameroun avec des intimidations et lois oppressives Mr le ministre…

Pouvons-nous donc au bénéfice de la paix, pratiquer et parler de démocratie et de ses règles universelles pour le bien national?"