Dans son édition du 21 octobre 2016, le Quotidien Emergence rapporte que la lettre signée par les notables et les patriarches du Mfoundi laissent percevoir un problème d’ethnies. Selon le quotidien, des éléments qui y figurent remettent au goût du jour de façon particulière la question Bamiléké dans le Mfoundi. «Nos terres sont uniquement confisquées et revendues. Bientôt nous serons sans repaire, sans culture, sans village. Aujourd’hui votre secrétaire général Jean Nkuété a créé un autre RDPC plus proche des ambitions politiques des siens, et contrôlé par ceux de sa tribu, les Bamilékés», peut-on y lire. Interrogés sur la question de savoir s’il y a un problème bamiléké à Yaoundé, des experts donnent leur point de vue.
«Ce que l’on lit dans le mémorandum dont vous parlez est pour moi et pour le parti Univers que je dirige tout simplement ahurissant et j’utilise là un euphémisme. Le Cameroun et les Camerounais ont de sérieux problèmes liés à la mauvaise gouvernance du régime politique en place en ce moment. Tribaliser ou ethniciser ces problèmes, c’est à mon avis se tromper à la fois de combat d’adversaire. C’est à tort que les Camerounais ne et vivant sur les terres de ses ancêtres, pense que s’il a des problèmes fonciers, c’est parce que d’autres Camerounais venus d’ailleurs ont envahi la ville. Le Cameroun et sa capitale appartiennent à tous les Camerounais qui ont le droit de s’y installer», déclare le Pr Prosper Nkou Mvondo président du parti politique Univers.
Pour Mahi Mahi membre du comité directeur de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) «le problème n’est pas bamiléké, il est bel et bien Béti». Il ajoute «la légendaire hospitalité des Bétis n’est pas un sujet à débattre, quand on passe dans des villages où la culture Béti est respectée encore. Il ne manque pas cette petite case de repos et d’accueil au beau milieu de la cour. Il n’y a pas que les bamilékés à être sous la menace. Les Bassas sont depuis très longtemps les victimes d’un complot que très peu d’âmes courageuses osent dénoncer».
Célestin Tchacounté Lengué économiste croit qu’«il y a un problème Bamiléké à Yaoundé». Car pour lui «il n’y a aucun doute sur le fait qu’il y a un problème Bamiléké à Yaoundé et plus généralement au Cameroun. J’en veux pour preuve les récriminations récurrentes sur ce sujet depuis des lustres. Je pense qu’une telle situation justifie que ce problème fasse l’objet d’un débat public afin d’éviter des non-dits et des positions de nature à mettre en danger la paix civile. Je pense que le vrai problème n’est pas tant de savoir si les inquiétudes des patriarches sont fondées ou non».