Opinions of Sunday, 28 August 2016

Auteur: Nestor Nga Etoga

Yves Michel Fotso félicité pour sa gestion

Yves-Michel Fotso, ex-DG de l’ex-Camair Yves-Michel Fotso, ex-DG de l’ex-Camair

Ce n’est donc pas un vague sentiment du devoir accompli qu’Yves Michel éprouve, mais une réelle et légitime satisfaction pour ces félicitations venant de deux personnalités qui n’avaient aucun intérêt à gratifier le fils de Bandjoun ainsi de leurs encourageantes et perspicaces appréciations.

La condamnation à la peine de prison à perpétuité d’Yves Michel Fotso pour le détournement de 32,4 milliards de francs CFA soit près de 49 millions d’euros embarrasse l’opinion, à la lecture des différentes félicitations et encouragements que ce dernier avait récoltés pendant et après son passage à la tête de la Cameroon Airlines. L’homme d’affaires est une des victimes de la campagne anti-corruption « Épervier », lancée en 2006 sous la pression des bailleurs de fonds et qui a déjà abouti à l’arrestation de nombreuses personnalités, dont d’anciens ministres et dirigeants d’entreprises publiques dont les derniers en date sont Amadou Vamoulké, ancien patron de la Cameroon Radio Television(CRTV) et Ondoa Nkou, ex-directeur général adjoint de la BICEC.

Plusieurs organisations de la société civile voient dans l’affaire Yves Michel Fotso, une parodie de justice. Certaines, reconnaissent désormais l’ancien patron de la Camair comme un prisonnier politique, au regard de l’acharnement judiciaire dont il est l’objet, et du refus catégorique de ses bourreaux de respecter ses droits élémentaires.

Que veulent-ils ?

Que veulent-ils donc signifier aux Camerounais à travers cette condamnation inique et moyenâgeuse? Où veulent-ils en arriver? Des questions et bien d’autres taraudent les esprits: Comment comprendre que le fils du richissime homme d’affaires Victor Fotso dont le système managérial était pourtant très stable, fortement structuré et félicité par sa hiérarchie et des partenaires internationaux ; en soit aujourd’hui l’un des pires systèmes que le pays ait connu depuis son indépendance en 1960?

Du fonds de son étroite cellule de la prison secondaire du Secrétariat d’Etat à la Défense, Yves Michel Fotso n’a rien perdu de sa bonhomie. Il a toujours clamé son innocence. En attendant que la justice divine vienne trancher, l’homme d’affaires garde sa mise impeccable qui lui confère une allure de séducteur et d’afro-américain bon teint qui lui permet de se fondre allègrement dans sa nouvelle vie.

Une claque à la joue du député RDPC Martin Oyono

Il y a quelques jours, dans sa réponse au député Martin Oyono, suite à une tribune publiée dans le quotidien Émergence n°808 du lundi 08 août 2016 ; Yves Michel FOTSO ; président et administrateur de société ; rappellait que:“ En fait, si ma gestion de la Cameroon Airlines n’avait pas été exemplaire compte tenu du manque de moyens mis à ma disposition, aucun observateur averti du fonctionnement de la société de 2000 à 2003 et connaissant les relations conflictuelles (dans l’intérêt exclusif de la société dont j’avais la responsabilité) que j’ai entretenues avec le ministre de tutelle de la Cameroon Airlines, le ministre des transport de l’époque, Monsieur Joseph TSANGA ABANDA et sur une certaine période avec AIR FRANCE, ne pourrait contester l’intensité du message reçu d’une part de l’ancien ministre ».écrivait le ministre des transports de l’époque, Monsieur Joseph TSANGA ABANDA.

Yves Michel Fotso, un génie enterré vivant ?

Et d’autre part ,le Président Directeur Général d’Air France, Monsieur Jean-Cyrill SPINETTA, à la date du départ de Yves de la direction de la compagnie dont voici la teneur :

« Cher Yves Michel

C’est avec regret que j’apprends votre départ de la Direction de Cameroon Airlines. Nous sommes dans une industrie à l’économie fragile où les marges de manœuvre sont étroites. Dans les cas de grande difficultés la cohésion de tous les acteurs est indispensable et le passé récent d’Air France en témoigne, le concours des actionnaires de référence est déterminent. Vous savez que l’appui d’Air France ne vous a pas fait défaut.

Je reste convaincu que l’intérêt de nos deux pays est d’avoir chacun une compagnie nationale forte. C’est en ce sens que nous étions convenus de développer un accord de partenariat à long terme. Je tiens à vous remercier pour les efforts que vous avez déployés pour rapprocher nos deux compagnies. Je ne doute pas que cette impulsion sera reprise et poursuivie par la nouvelle Direction Générale.

Soyez enfin assuré que je garde un excellent souvenir de la détermination et de l’enthousiasme dont vous avez fait preuve à la tête de Cameroon Airlines. L’avenir dira peut-être que vous avez eu raison trop tôt.
Je vous prie de croire à l’assurance de mes sentiments les plus amicaux. Bien à vous ». /.