On assiste de plus en plus au Cameroun à des pasteurs et hommes d’église qui soutiennent mordicus avoir reçu une révélation. La réalité est parfois toute autre.
Le constat est évident. Aujourd’hui, les Eglises dites de réveil se comptent par centaines, sinon milliers. Dans les pays à dominante chrétienne, aucune grande ville n’échappe au phénomène, l’engouement pour cette nouvelle foi allant crescendo. Toutes ces micro-Eglises fonctionnent sur la même base. Elles ont leurs structures hiérarchiques, leur liturgie et leurs recettes religieuses, constituées de jeûnes, de cures d’âme et de veillées de prière. Parfois leur télévision et leur radio.
Elles tombent parfois sous le coup des interdictions d’ouvrir les portes comme cela a encore été le cas cette année dans la capitale économique. Ce qui n’empêche pas pour autant les âmes en majorité les femmes de courir vers ces nouvelles religiosités. Des couples sont aujourd’hui détruits à cause de ces églises qui ont connaissent une percée indéniable. Au bonheur des «pasteurs». Même si d’aucuns affirment le contraire. Difficile de déceler le bon grain du mauvais.
Le phénomène a réellement pris de l’ampleur à la fin des années 1980. C’est à cette époque que sont apparues en masse les Eglises dites de réveil en Afrique. Certes, ce courant «religieux», largement impulsé par les églises pentecôtistes anglo-saxonnes, en particulier américaines et scandinaves, existait déjà, mais «discrètement» sous la forme de cellules ou de fraternités de prière. La structuration de ces groupes en église a été favorisée au début des années 1990. La prolifération de ces églises a quelque peu poussé l’Eglise catholique à sortir du formalisme religieux.
On est habitué à voir dans les stades, les grands espaces ouverts, des évangélistes ou tous autres pasteurs, prédicateurs, messagers de Dieu « comme ils se font appelés » organiser des campagnes d’évangélisation. Ces espaces sont souvent bondés des âmes à la quête des miracles que leur font miroiter ces prétendus «envoyés de Dieu». Or, depuis quelques temps, on assiste plutôt à des campagnes d’évangélisation grandeur nature des prêtres catholiques. Une action fortement saluée par des observateurs avertis qui pensent qu’il était temps que l’Eglise catholique agisse de la sorte.
Pour cette frange de la population camerounaise «procéder ainsi est la solution idéale pour combattre les nouvelles religiosités qui n’ont de cesse d’attirer des âmes faibles par des faux discours visant à ternir l’Eglise catholique». Cette dernière a décidé de sortir du formalisme religieux au travers des campagnes d’évangélisation organisées par le Père Hervé-Marie. Il fait parler de lui de plus en plus. Il est très apprécié du public qui estime tout simplement que «c’est un exemple à suivre». Sa particularité se trouve dans ses enseignements. Son langage «terre à terre». Son franc-parler.
D’après le prêtre, le réveil nécessaire de «notre Eglise passera par la prédication de la nouvelle naissance. Il faut que le catholique comprenne que notre relation amoureuse avec Jésus est ce qu’il y a de plus important. Il faut qu’on soit attentif au danger du formalisme déjà très présent dans notre Eglise. J’aime dire qu’il y a des baptisés, communiés et confirmés qui iront en enfer. Ce n’est pas le formalisme religieux qui sauve, ce n’est pas mon activité dans ma paroisse, chorale et autres titres qui sauvent mais la vie en Jésus, la nouvelle naissance».