Opinions of Saturday, 9 September 2017

Auteur: Patrice Nganang

Élections 2018: un faux candidat d'opposition démasqué

11 candidats déjà déclarés à l'élection présidentielle 2018. 11 candidats déjà déclarés à l'élection présidentielle 2018.

Élection présidentielle 2018: un faux candidat d'opposition démasqué.

Ainsi donc le 'Macron camerounais' reconnait déjà son échec. Il y'a sept ans, c'était la 'Obama camerounaise' qui reconnaissait son échec, après avoir reçu 0.1% aux élections, et concède rapidement au tyran. La liste serait longue, mais elle se résume à ce que j'ai appelé jadis le faux maquis, lorsque la mort de Lapiro de Mbanga avait ete effacee dans les medias a gage et par Owona Nguini, par celle de Charles Ateba Eyene présenté alors comme 'héros national.'

On pourrait aussi ajouter les tentatives de sabordement de l'idee des mouvements comme Y'en a marre et le Balai citoyen, par des gens qui ne font jamais long feu. On pourrait ajouter le fait que des organismes comme Transparency international, Pen international, etc., et autres, soient au Cameroun des boites postales du pouvoir. Qui sait lire l'histoire de notre pays s'est rendu sans doute compte que toute idée révolutionnaire qui fonctionne ailleurs est automatiquement subvertie, et donc détruite à sa naissance même par le pouvoir. Il en est ainsi de l'idée 'Macron' saisie par un macro, comme il en était de l'idée 'maquis', saisie par des faux maquis. Même la crise en zone anglophone a eu son moment de doute, quand soudain le visage de Akere Muna apparaissait partout, alors que les leaders, les vrais leaders de la cause anglophone sont connus, et étaient en prison - ils ont été libérés aujourd'hui, par la pression de la rue.

Le pouvoir tyrannique chez nous ne se bat pas seulement pour rendre la naissance de nouveaux leaders impossible, il fait tout aussi pour fabriquer des faux leaders, des flotambos, des clowns en quelque sorte, qui rendent ainsi l'idée même de changement ridicule. Et c'est lui-même, ce pouvoir-là donc, qui montre encore que ces clowns-là n'étaient que des clowns, et donc appelé chacun a... se retourner vers Paul Biya qui ainsi devient le vrai et seul et indiscutable leader. Une tactique bien offensive, et qui marche, parait-il, qui a marché jusqu'ici. Mais jusqu'à quand?

Aujourd'hui donc, un mois seulement après avoir ridiculise l'idée Macron, le macro camerounais déclare donc forfait. Intéressant, car Emmanuel Macron a tout de même mis en branle un mouvement citoyen et de jeunes qui a renversé ce que la constitution de la Vème république en France avait fabriqué comme impasse, une impasse qui est aussi camerounaise, notre constitution étant une photocopie de la constitution française. Cela veut dire qu'avec le sabordement du macro camerounais, l'idée même de 'Macron' est jetée à la poubelle, n’est-ce pas ? Cela veut dire que Paul Biya peut désormais se reposer, car les Camerounais vont éclater de rire si quiconque mentionne encore le mot 'Macron', n’est-ce pas ? Il a suffi de deux mois pour mettre en œuvre cette tactique, et comme en 2011 avec la Obama camerounaise, un autre chapitre du statu quo est ouvert, et le ronron de chaque jour se vit. Cette tactique a un nom - la triangulation, et son visage, chez nous depuis 1955 c'est le faux maquis.