Agé de 24 ans, Ibrahim Bello a choisi le 1er janvier, jour de l’an pour quitter la terre des hommes. Victime de tortures de la part des policiers, il ne s’est jamais remis de ce drame. Le jeune amputé de ses deux pieds, n’est jamais entré dans ses droits malgré la condamnation de ses bourreaux. Le journaliste A. Mounde Njimbam qui a été proche de ce dossier rend un dernier à Bello.
Le jeudi 23 décembre dernier, nous faisions, pour le compte du Collectif Plus Jamais Ça, un transfert à Jean-Claude Fogno, homme d’une exceptionnelle détermination et professionnel engagé des droits de l’homme, pour apporter un soutien à Bello. Souffrant le martyre depuis quelques jours, il avait du mal à se sortir d’une maladie qui le rongeait à petits feux.
Ce matin, mon cher Fogno, m’envoie un message, regrettant de ne pouvoir me souhaiter des vœux plutôt que de m’annoncer le décès d’Ibrahim Bello. Une affliction. Un couperet. Le sentiment que tous les efforts, depuis 4 ans menés par toutes ces âmes de bonne volonté ont été vains.
Ibrahim Bello, victime de tortures policières en 2017 à Ombessa, avait été amputé des deux jambes et était resté un long moment, après le travail de nos différentes organisations au Centre des Handicapés d’Etoug-Ebe.
Réclamant justice, il n’a jusqu’à sa mort pu être indemnisé par l’Etat du Cameroun, malgré la condamnation de deux policiers et une première fixation des dommages et intérêts par les juges à un montant de 50 millions de F.cfa.
Pour la mémoire et l’honneur de ce jeune Camerounais, il faudra continuer à se battre pour que Justice soit enfin faite ! Pour que demain, avec sa famille, une fondation Bello, permette que d’autres personnes ne subissent le même sort.
Je tiens, ici, à saluer pour la mémoire d’Ibrahim Bello, tous ceux qui ont contribué moralement, financièrement, matériellement et en mobilisant leurs compétences juridiques pour sa cause. Tout en leur adressant mes vœux.
La Justice est comme le jour, elle finit toujours par se lever !