Opinions of Wednesday, 9 February 2022

Auteur: Christian Ntimbane Bomo

‘L’âge du président Biya est un sujet de débat citoyen’

‘L’âge du président Biya est un sujet de débat citoyen’ ‘L’âge du président Biya est un sujet de débat citoyen’

L’avocat camerounais Christian Bomo refuse qu’on interdise à ses compatriotes de faire des commentaires sur l’âge de Paul Biya.

Étant rappelé qu’il y a lieu de condamner toute insulte contre tout homme, particulièrement des personnes âgées, par respect des valeurs humaines, pour autant, parler de l’âge avancé ou se poser des questions sur la capacité d’un président de la république âgé, à accomplir sereinement sa lourde tâche , n’est pas insulter un homme âgé, comme certains soutiens émotifs et intolérants, a la simple évocation de la fin de ce régime, veulent l’assimiler sur le mur du Pasteur Kenedy Ejacha .

Ce compatriote s’interroge simplement sur son mur Facebook, si le président Biya, vu son âge est encore en capacité de continuer à assumer sereinement sa fonction. En retour il reçoit des attaques, quolibets et menaces. Pourtant c’est un sujet qui rentre dans le débat républicain classique. Les questions d’âge des chefs d’État ont souvent été évoquées et ont fait l’objet de longs débats dans de nombreux pays sans qu’on puisse y voir des injures aux personnes âgées.
Ça a été le cas avec :

– En Côte d’Ivoire le Président Félix Houphouet Boigny décédé à 88 ans,
-En Tunisie avec le président Habib Bourguiba décédé à 82 ans,
-Au Sénégal et au Zimbabwe âgés respectivement de 86 ans et de 93 ans , les présidents Abdoulaye Wade et Robert Mugabe furent écartés du pouvoir relativement aux polémiques sur leurs âges.

Dans une république, l’âge du président est aussi un enjeu politique. Il y a des élections présidentielles où des candidats d’un certain âge vantent leur expérience ( Omar Bongo , Paul Biya ) avec leur slogan de : » La force de l’expérience »

Ou des jeunes qui font de leur jeunesse, un atout. Cette mentalité de certains soutiens du régime du renouveau à vouloir proscrire sur fond de menace lorsqu’on parle de certains sujets liés à la politique de notre pays n’est pas supportable.

La constitution du Cameroun promeut les libertés d’opinion et d’expression. Nul n’a le droit d’interdire à un citoyen de s’interroger sur la gouvernance et les hommes qui dirigent notre pays. C’est un droit. C’est l’exercice de la souveraineté du peuple.

L’âge du président Biya est un sujet de débat citoyen comme l’âge de Macron l’était lors de son accession au pouvoir en France. Certains s’interrogeaient sur sa maturité à pouvoir gérer un pays comme la France. Or dans son cas, il avait déjà occupé les délicates fonctions de Ministre de l’Économie et auparavant de Secrétaire adjoint à la Présidence de la République. Cela n’a jamais été interprété comme une insulte à la jeunesse.

Nous n’allons pas accepter cette volonté de musèlement des camerounais, sauf pour parler des futilités, inutilités, affiquettes, badineries et légèretés ou encore pour vanter le régime.