Les décédés par accident de circulation ont un traitement spécial selon la coutume Bamiléké. C’est avec grande tristesse que nous avons tous appris la mort tragique de notre frère Cabrel Nanjip (humoriste, artiste musicien). Décès survenu par accident de circulation. L’entreprise Ndop et Accessoires Traditionnels adresse ses vives condoléances aux proches de ce monsieur.
Puisque dans ce groupe nous sommes dans une approche pédagogique concernant la coutume Grassfields, vous devez savoir que Selon la tradition Bamileke, on ne garde pas les décédés par accident. Donc techniquement Cabrel Nanjip devra être inhumé ce vendredi avant midi. Sa dépouille n’entrera pas dans la maison familiale et restera à l’air libre.
Puis suivra un rite de purification traditionnel par un prophète et des poules du village pour laver ce qu’on appelle le « ndoh » (la malchance). Les obsèques seront organisées plutard…. Sans corps.
La conséquence directe de ce type de mort aussi est que Cabrel Nanjip n’aura jamais droit aux funérailles, et donc ne sera jamais considéré comme un ancêtre. Il n’aura pas droit à un successeur. Ses quelques effets personnels seront détruits. Cette mort par accident de circulation le disqualifie.
Vous devez savoir que Selon la tradition Bamileke, Cabrel Nanjip est un très mauvais exemple. Il ne sera jamais cité, je pense qu’on va même interdire de nommer un autre enfant de la famille par son nom. Décédé sans laisser ni femme, ni enfant ni maison, et de surcroît par accident la totale. Le décès de Cabrel Nanjip chez les Bamiléké est ce qu’on appelle.
La mauvaise mort
Une mort est dite mauvaise chez les Bamiléké lorsqu’elle arrive de façon inattendue. Elle entraine chez les vivants, terreur et consternation. Généralement, elle est perçue comme étant provoquée, et peut même être contagieuse si rien n’est fait pour la stopper. Elle sème la panique dans la communauté, et exige certains rituels afin de la conjurer.
C’est généralement les morts par accident, par assassinat, par suicide, les brûlés, les femmes enceintes ou mortes en couche, les décès des suites de courte maladie, etc. Les jeunes, quel que soit la cause du décès, sont aussi classés dans cette catégorie. Les Bamiléké pensent que les causes apparentes de ce type de mort, ne sont que des prétextes pour cacher les vraies raisons.
Les raisons de la mort chez les Bamiléké
Pour l’homme Bamiléké, la mort peut être issue de plusieurs causes, telles que :
– La colère d’un ancêtre qui a été négligé par les siens : En effet, il existe une forte relation entre les vivants et leurs ancêtres, et ceux-ci exercent parfois une pression sur les vivants afin de ne pas être oubliés. La maladie, les malheurs et la mort sont quelques fois les indices de leur colère.
La violation d’un interdit : En effet, chaque culture dispose des dogmes prescrits qui doivent être respectés sous peine de graves sanctions ou de retombées négatives.
- Les pratiques occultes comme le vampirisme, le fumla, le siah, etc.
– Les malédictions : Il s’agit des retombés négatifs des mauvaises actions, des trahisons, ou tout acte négatif commis par les parents, et dont les conséquences se répercutent sur la progéniture (on parle de ndooh).
– La Prédestination : C’est l’étoile ou le destin de la personne (Mbo’oh). Ici, une personne meurt parce qu’il avait été écrit