« Oh toi, pays bien aimé, toi ma patrie chérie
Tu es l’Afrique en miniature
Pays de monts, de savanes aux herbes fleuries
Toujours tu renais, toujours tu renais et tu revis
Toi le berceau de nos cultures
O beau pays que j'aime tant, beau pays que j'aime tant !
A toi, sans cesse, belle patrie
Je vais donner mes forces, ma vie
Secourir, sans faiblir, oui secourir, sans faiblir
Dans le danger, même aux jours menaçants
O beau pays que j'aime tant, terre que j'aime tant! »
J'ai repris avec mes mots cette chanson que nos maîtres d'école nous enseignaient dans les années d'Indépendance et de Réunification. Cher Pays bien aimé, nous avons été bercés dans cet espoir et cette joie de liberté qui augurait tant de prospérité. Il est vrai que de ce temps déjà, on nous parlait de terroristes et de maquisards, il y avait partout le couvre-feu, il fallait un «laisser passer» pour aller d'un département à un autre. Il est vrai aussi que de ce temps, on exposait sur les places et marchés publiques les têtes coupées des rebelles, ces maquisards comme on les appelait. C'était déjà l'état d'urgence. Et quand, à la sortie de l'école, alignés et marquant le pas comme des militaires, nous cadencions cette parade par des chansons comme:
« Dans ce pays, il y a du café, et du cacao
En abondance.
L'administration fait grande chasse
Et de criminels, et des oisifs.»
Nous étions un peu rassurés, et quand, pour des contrôles d'identité les forces de l'ordre nous faisaient asseoir à même le sol, oui par terre et souvent dans la boue, nous nous disions que c'est pour la bonne cause, pour la paix dans le pays. D'ailleurs notre Grand Manu poussait déjà avec son saxo des chansons qui légitimaient la montée de l’U. C. l'union camerounaise qui deviendra l’U. N. C. ancêtre du parti actuel au pouvoir.
« A présent que nous sommes libres, libres de choisir notre loi,
Il est bien venu, le temps de changer, réveillons-nous!
Effaçons l'esprit tribaliste, effaçons la haine entre nous
Que les mots union et fraternité prennent place dans nos cœurs. »
Oui, pays bien aimé toi que dans mon enfance, j'appelais « chère patrie chère chérie » quand je chantais notre hymne national, toi qui faisais des envieux du temps des Lions, quand ils étaient encore indomptables, toi qui, malgré tes récents classements dans le hit-parade des pays corrompus restes toujours notre espoir, nous, tes enfants qui t'aiment et qui ne te renient pas gardons l'espoir que cette année qui va commencer va apporter la paix la sécurité l'espoir et la joie.
Ma chère Afrique en miniature, tu sais bien que nous tes enfants qui t'aimons vraiment, qui voyageons dans la Camair-Co bien que n'étant pas ministre des Transports, qui ne voulons pas attendre 2035 pour sortir de la pauvreté et toutes les autres histoires à dormir debout, nous te souhaitons, Pays bien aimé, la paix, du travail pour tous, et un patriotisme triomphant qui éliminera tous les corrompus qui t'assiègent depuis fort longtemps.