L'enseignant et militant du MRC, Armand Noutack ll pense qu'il n'y a pas encore de véritables partis politiques au cameroun. Il s'explique en avançant que les camerounais n'aiment pas l'alternance. Il ajoute aussi qu'il n'y pas un seul parti politique au Cameroun capable de survivre à son leader.

Camerounweb.com vous propose ci-dessous l'intégralité de son texte


LES CAMEROUNAIS N'AIMENT PAS L'ALTERNANCE, IL FAUT SE DIRE LES VÉRITÉS !

La science politique définit un parti politique non seulement comme une organisation ayant pour objectif principal la conquête légale du pouvoir , mais surtout une association capable de survivre à ses pères fondateurs.

C'est le deuxième volet de cette définition qui m'intéresse.

Chers compatriotes à l'heure actuelle , y a-t-il un seul parti politique au Cameroun capable de survivre à son leader ?

Y'en a-t-il déjà eu depuis "l'indépendance" ?

Posons-nous les vraies questions afin de construire de véritables organisations politiques en lieu et place des sectes avec des leaders gourous que nous avons actuellement.

QUELQUES EXEMPLES :

I_ LE RDPC

le RDPC pourra-t-il survivre à Paul Biya ? Au regard des batailles rangées qui se préparent au soir de la vie du président Biya , il est permis d'en douter ... Au rdpc il n'y a que Paul Biya , lui seul , il l'ont d'ailleurs érigé en CANDIDAT NATUREL , ETERNEL , après lui ce sera le ravin . Ils ont tellement divinisé l'enfant de Mvomeka au point où personne ne connait le premier vice-président du rdpc : comment s'appelle t-il ? Il est originaire de quelle région ? Où vit-il ? Quelle fonction occupe t-il dans l'appareil gouvernemental ?

Rares sont les militants du rdpc capables de répondre à ces questions pourtant simples . Beaucoup viendront vous parler de Jean Nkuete , pour la simple raison qu'ils le voient de temps en temps à télévision, eh bien Jean Nkuete n'est pas le vice-président du rdpc ,

Certains ont même créé un mouvement dit "BIYAÏSTE" c'est à dire la croyance en la toute puissance du président Biya, voilà le summum de la divinisation, que deviendra ce curieux mouvement après le départ de l'homme du 6 novembre 1982 ?

En conclusion, après Paul Biya, il est fort probable que le RDPC disparaisse. Encore que pour s'asseoir véritablement sur ce système bâti depuis 1960 , Paul Biya a dû transformer l'UNC en RDPC lors du congrès extraordinaire du parti unique à Bamenda le 24 mars 1985 !

II_ LE MRC .

Lorsqu'on regarde le mode de fonctionnement de notre parti , bien que les textes soient clairs et les rôles bien établis , bien qu'on ait un vice-président en la personne de Mota très dynamique, connu de tous et bien visible sur le terrain , de nombreux militants et sympathisants lorsque vous les entendez parler, n'imaginent pas le MRC sans le leader actuel le président Maurice Kamto .

D'ailleurs de nombreux slogans ont fusé sur la toile :

_ "Kamto ou RIEN " ,

_ " l'alternance C'EST KAMTO"

_ "Pas Kamto, papa KAMTO sauve nous , sauve nous "

Ces slogans qui peuvent paraître anodins trahissent en réalité l'état d'esprit de certains militants qui ne s'imaginent pas notre parti sans le président MK à sa tête .

Pour eux , c'est Kamto ou RIEN , bref un autre "candidat naturel" même s'il ne le disent pas de peur de devoir verser les droits d'auteur au rdpc, (????).
Qui s'imagine le MRC sans le président MK à sa tête ? Voilà la question !

Heureusement j'ai confiance en la structuration de plus en plus solide de notre parti.

3_ L'UDC

Le parti du feu Dr Adamou Ndam Njoya n'échappe pas à la règle . À la mort du célèbre Dr Ndam Njoya dont le parti se résumait à lui , je m'étais dit enfin qu'on allait avoir une réelle alternative à la tête de cette association politique ...

J'étais certain que Sam Baka en tant que vice-président allait naturellement prendre la tête du parti , hélas, par un passe-passe magique dont seule la famille Ndam a le Secret , Madame Tomaino #ÉPOUSE Ndam Njoya s'est retrouvée à la tête du parti au grand désarroi de Sam Baka qui a été obligé de démissionner pour se réfugier à la tête de l'AFP , un parti qui n'a pour le moment aucune véritable emprise nationale , même pas régionale .

Certains ont conclu que l'UDC est le parti de la famille Ndam et qu'après eux , plus RIEN !

4_ LE SDF

Depuis sa date de lancement le 25 mai 1990, le SDF se résumait à une seule personne : le très charismatique et emblématique chairman Ni John Fru Ndi , c'était d'ailleurs le principal parti d'opposition jusqu'au jour où son leader (candidat naturel, éternel) a décidé de ne pas se présenter à l'élection présidentielle :

boom Joshua Osih est sorti presque dernier .

Pour ceux qui ont observé la campagne électorale de Joshua Osih , ils ont vu comment ce dernier se faisait parfois accompagner sur le terrain par Ni John Fru Ndi , comme pour valider auprès de l'électorat sa LÉGITIMITÉ , résultat des courses , il a fait le plus mauvais score jamais fait par le Social Democratic Front à une élection présidentielle .

Ni John Fru Ndi est toujours vivant , mais le SDF semble être dans un coma profond , que deviendra ce parti après la mort du chairman ? Je doute fort qu'il puisse survivre au regard du schisme officiel qu'on voit au quotidien entre Nintcheu responsable littoral et Osih le vice-président .

En conclusion même là-bas aussi ,le candidat naturel éternel était Ni John Fru Ndi, il est aujourd'hui en retrait et voilà le parti à l'agonie.

5_ LE PCRN

Chez eux alors c'est grave , encore plus grave qu'au rdpc : le matin Cabral , à midi Cabral , le soir Cabral.

L'unique programme politique de ce parti c'est Cabral , là-bas il est l'alpha et l'oméga, le commencement, la suite et la fin.

Retirez Cabral de ce parti et dès demain et on ne parlera plus du PCRN.
Certains esprits malins me diront que Cabral n'est pas le fondateur du parti , soit , mais c'est lui qui est allé "louer" ce parti (quasi "INCONNU" sur la scène politique nationale et même régionale) au Nord pour venir chercher 4 députés en pays Bassa et une au littoral ... Bref le PCRN c'est la "chose de Cabral" , après lui , plus RIEN .
Il est lui aussi candidat naturel éternel .

Prenez chacun des partis politiques au Cameroun, vous verrez qu'il s'agit des organisations presque sectaires avec à leur tête des gourous "indéboulonnables" : l'UNDP c'est Bello Bouba ou RIEN , UNIVERS c'est Nkou Mvondo ou RIEN, l'offre Orange c'est Hilaire Kamga ou rien, même Jean-Jacques Ekindi a abandonné son MP pour retourner au rdpc et depuis lors on ne parle plus de son parti !

DISONS-NOUS LES VÉRITÉS , LES CAMEROUNAIS N'ONT PAS LA CULTURE DE L'ALTERNANCE , LEUR FORMULE EST SIMPLE :

"J'Y SUIS J'Y RESTE ET JE ME FAIT VÉNÉRER"

Paul Biya étant déjà à la porte de sortie , nous devons cultiver la culture de l'alternance dans nos partis politiques pour faire de ces organisations de vrais PARTIS POLITIQUES car en l'état actuel des choses, il s'agit d'autre chose mais pas de PARTIS POLITIQUES !

Il s'agit là d'une analyse froide de la situation politique du Cameroun , une observation qui concerne tous les partis politiques y compris celui dont je suis militant : le MRC.

Bon dimanche chers compatriotes.

Armand Noutack II