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Opinions of Tuesday, 30 July 2024

Auteur: www.camerounweb.com

À vous qui avez encore la chance d'avoir vos parents vivants

Personne ne remplace les parents Personne ne remplace les parents

« C'est mon histoire » ! Pas celle du journaliste de CamerounWeb mais plutôt de Jorel Jacques Zang, l'activiste connu pour son franc-parler. Il n'a pas sa langue dans sa poche. Le sujet dont il s'agit est l'importance des parents.

Ceci est un post pour m'adresser à vous tous et toutes qui avez encore la chance d'avoir vos parents vivants et qui n'êtes toujours pas conscients de la chance qui est la vôtre de les avoir à vos côtés et ce, peu importe leur statut social.

Il y a quelques années, j'étais encore étudiant et un étudiant aux poches bien pleines. Car en plus d'avoir un compte bancaire bien plein, il suffisait que je fasse un simple bip à mon père ou à ma mère pour recevoir de leur part un mandat international de plusieurs milliers de francs CFA.

À 25 ans, j'étais déjà ici en Occident, payant un appartement meublé et organisant des fêtes chaque week-end. Je ne me refusais rien en termes de dépenses et de dépenses de marque. À titre d'illustration, j'avais 78 paires de chaussures toutes marques confondues et je ne mettais pas le même parfum deux fois par semaine... Au-delà, j'étais également très large envers mes camarades de classe et même des personnes de mon entourage.

Bref je dépendais sans compter car naïvement (sûrement dû à mon insouciance d'un enfant trop gâté), je pensais que l'argent de mes parents était le mien et surtout que je l'aurais toujours, donc du coup, je n'avais songé à économiser. Et puis un moment, la période sombre. Je perds d'abord mon père et au-delà de la douleur d'un fils qui vient de perdre son parent, j'ai commencé à ressentir un trou financier en pleine année académique. La perte de ma mère quelques temps plus tard va finir de m'achever et surtout me faire "grandir", car les moyens ne sont plus les mêmes.

Je prends donc conscience des réalités et je dois me battre pour continuer à vivre tout en réorganisant ma vie afin de terminer de payer mes études. Avec beaucoup de mal mais de pragmatisme, je décide de quitter mon appartement meublé luxueux pour une chambre plus modeste dans un appartement occupé déjà par deux autres personnes avec qui désormais je dois apprendre à vivre avec toutes les péripéties que vous pouvez imaginer de la colocation, surtout à l'étranger avec des personnes qui vous sont totalement étrangères.

Par la suite j'ai commencé à faire de petits boulots que je n'aurais jamais même en rêve penser faire un jour (plonge, gardiennage, soutien scolaire pour quelques élèves de 6ème, baby-sitter, collecter des fonds pour associations), car oui il fallait que je participe aux charges communes de mon nouvel environnement.

Des petits boulots comme on les appelle ici que j'ai fait pendant 3 ans non sans difficultés mais que je faisais avec beaucoup de sérieux malgré le fait que cela m'a valu des moqueries de certaines personnes de mon entourage qui m'avaient connu dans de meilleures conditions. Donc oui, ça été très difficile de me reconstruire, car il est très difficile de quitter du haut pour tout recommencer en bas. D'autres sombrent dans la dépression et même sont morts à cause du regard des gens et de leurs moqueries.

Mais mon éducation (la seule véritable richesse que mes parents m'ont léguée) et ma crainte de Dieu (cette qualité que j'ai héritée de ma feue mère) m'ont été d'un très grand secours pour me réadapter à ma nouvelle vie et en tirer profit de ces réalités difficiles pour être l'homme financièrement stable et professionnel que je suis aujourd'hui.

Avec du recul, je me dis aujourd'hui que c'est peut-être notre bon Dieu qui a voulu me mettre dans ces conditions difficiles de vie pour me faire comprendre que la vie n'est jamais un acquis et que ce qu'on pense avoir n'est en réalité qu'illusion, car à tout moment on peut ne plus rien avoir. Notre vie peut basculer à tout moment et on perd tout.

Voilà pourquoi je voudrais vous dire à vous qui avez encore vos parents de s'avoir profiter d'eux sainement. J'ai perdu les miens à mi-chemin et j'en pleure toujours car j'aurais bien voulu qu'ils soient à mes côtés pour manger aussi mon argent et voir la vie me sourire après tant d'épreuves pédagogiques que j'ai connues dans ma vie après eux.

Vous qui avez la chance de manger l'argent de vos parents, mangez en faisant des économies, car vous ne savez pas de quoi sera fait vos lendemains, d'autant plus que l'argent de vos parents n'est pas le vôtre donc travaillez pour avoir mieux et les honorer. Vous qui n'avez pas eu la chance de naître avec une cuillère en or, sachez que la plus grande richesse que vous pouvez avoir de vos parents, c'est l'éducation et les valeurs qu'ils vous transmettent dans cette éducation.

Ce sont ces valeurs qui feront de vous (si vous les mettez en pratique réellement) des personnes honorables de demain qui pourront les rendre fiers de vous. En conclusion, faites tout pour honorer vos parents positivement malgré toutes les difficultés de la vie que vous rencontrerez en chemin.