Même si les efforts des pouvoirs publics pour éradiquer la menace, se multiplient, la prévalence elle, est toujours en croissance.
Le ministère de la Santé publique a fait de la lutte contre le diabète une de ses priorités depuis quelques années. Pour preuve, le parcours sanitaire des patients diabétiques au Cameroun ne cesse d’être allégé. Il faut dire que le gouvernement, en partenariat avec des acteurs privés a pris des mesures depuis 2015, pour une réduction considérable des prix des traitements. Un effort croissant, qui ne cesse de se manifester à travers les multiples accords entre le Minsanté et les firmes pharmaceutiques et laboratoires internationaux. «En 2006, j’achetais l’insuline à 16.000 F la boîte. Aujourd’hui, une boîte coûte 3.000 F », se réjouit d’ailleurs Lise Bondjock, patiente diabétique.
A l’occasion de la journée mondiale du diabète qui s’est célébrée le 14 novembre 2017 sous le thème : « Femmes et diabète », une conférence-débat a eu lieu à l’hôtel la Falaise de Yaoundé quelques jours plus tôt. Elle avait pour thème : « Surmonter les challenges des patients diabétiques : le rôle des acteurs publics et privés au Cameroun. ».
La rencontre qui a connu la présence de nombreux patients, qui ont profité de l’occasion pour discuter des problèmes quotidiens des personnes souffrant de cette affection, notamment l’accès aux soins. A l’heure actuelle, le souci majeur des patients se situe au niveau de la disponibilité permanente des médicaments dans les pharmacies des hôpitaux publics.
« Le nombre limité du stock de médicaments est notre problème majeur », souligne un autre malade. « Lorsque le stock est épuisé, les malades peuvent faire quatre à cinq mois sans traitement », explique- t-il. Une épée de Damoclès qui multiplie les risques de complication de la maladie. A cela, il faut ajouter le fait que les spécialistes soient devenus une denrée rarissime.
Comme si cela ne suffisait pas, les patients en zones reculées, doivent se soumettre à tout un parcours du combattant, pour avoir accès à des soins dignes de ce nom. La décentralisation de la prise en charge revêt ici son aspect le plus important.
Imaginez un octogénaire souffrant du diabète, habitant dans la périphérie de Yaoundé et qui est contraint de venir jusqu’au centre diabétique de l’hôpital central, pour rencontrer le médecin. Nous parlons là de 70, voire 100 Km de route à faire.
Le ministère de la Santé et les partenaires en font déjà énormément pour les malades, mais il est clair qu’il reste encore beaucoup de chantiers. C’est certainement parce qu’ils en sont conscients qu’ils ont promis de pousser la réflexion pour trouver des solutions.