C’est un euphémisme grossier que de qualifier de désastre, l’état de dégradation de l’axe Yaoundé-Bafoussam. La situation est telle que l’on a de la peine à comprendre que le Ministère des Travaux Publics à lui seul trône sur un budget qui atteint presque le demi-millier de milliard de Fcfa, ou pire encore, que cette partie du pays est bourré d’hommes d’affaires parmi les plus fortunés du pays qui dépensent pourtant des fortunes parfois pour du menu fretin ou juste pour attirer, l’attention du Président Paul Biya pour Dieu sait quels desseins.

Des engins de Btp et des montagnes de gravier sont désormais visibles entre Nkometou et Sa’a, sur le même axe, signe peut être que les travaux de réfection, d’entretien ou autres sont sur le moins de démarrer ; mais en attendant, que cette entreprise viennent oindre la latérite de quelques millimètres de bitume comme l’ont fait ses prédécesseurs, les automobilistes risquent leur vies quasiment tous les jours de la semaine, du fait de la chaussée qui s’est littéralement affaissée de près de 60 cm sans que le goudron ne cède complètement, avant la ville de Bafia en venant de la région de L’Ouest.

Danger permanent

La présence de millier de nids de poules sur le bitume, sans exagération aucune, entre Yaoundé et Bafoussam, amène les automobilistes à inaugurer une nouvelle façon de conduire qu’il peut être amusant voire ironique de regarder depuis une voiture. Sans faire de zigzag, sans braquer le volant de son auto de part de l’autre de la route, il est bien difficile en ce moment de rallier la région du Centre en partant de l’Ouest Cameroun, sauf à vouloir enrichir les garagistes ou prendre une pension complète dans une formation sanitaire pour les plus chanceux. Et à force de conduire de gauche à droite de la chausse pour éviter les tonnes de nids de poules qui la jonchent, la conduite, même pour les conducteurs les plus expérimentés ou les plus prudents, devient dangereuse.

Ironie du sort, c’est cette route qu’ont emprunté ce week-end du 28 novembre 2015, pour se rendre à une cérémonie organisée à Dschang par l’un des anciens ministres les plus éphémères du gouvernement Biya, de nombreuses personnalités de la république dont le Ministre Emmanuel Nganou Djoumessi, actuellement en charge des travaux publics. C’est cette même route du fait de son état, qui a emporté le plus grand fan au monde du président Biya, Françoise Foning ; cette même route qui tue quasiment toutes les semaines, des camerounais qui paient au pesage, au péage, à la mairie, aux contrôles officiels ou officieux.