La Centrale Nationale Approvisionnement en Médicaments et consommables Essentiels dénommée CENAME est érigé en entreprise publique le 30 Juin 2005 par décret présidentiel. Cette entreprise publique contribue à la mise en œuvre de la politique pharmaceutique nationale en matière d’Approvisionnement en médicament et dispositifs médicaux essentiels. En d’autres termes, c’est la CENAME qui est chargée de l’achat et de l’approvisionnement des médicaments et consommables médicaux dans toute l’étendue du territoire national.
Pour mener à bien cette mission, la Direction Générale de la CENAME doit forcément faire preuve de rigueur dans la gestion de ses stocks et l’approvisionnement équitable et rationnel dans ses Centres d’Approvisionnement Régionaux et dans les hôpitaux publics. Comme le stipule le décret portant création de cette structure, elle a l’obligation de fournir et mettre à la dispositions de ses clients des produits pharmaceutique et consommables médicaux au meilleurs prix .Autrement dit, les médicament de la CENAME doivent être au niveau moyen du prix et accessible à tous. Avec les recettes issues de la vente des médicaments et autres dispositifs médicaux ajoutés à cela les subventions de l’Etat, la CENAME dispose suffisamment de moyens pour approvisionner le circuit sanitaire national.
Or tel n’est pas le visage que présente le milieu hospitalier public en termes de disponibilité en médicaments. Depuis quelques années, la tension des stocks en médicaments est devenue régulière dans les structures sanitaires publiques au Cameroun. Les médicaments essentiels manquent de plus en plus, pire encore dans en zones rurales où les structures sanitaires de base que sont les CSI et CMA manquent cruellement presque de tout. Il est encore étonnant de trouver aujourd’hui en zones rurales, des Centres de Santé Intégrés(CSI) et les Centres Médicales d’Arrondissement(CMA) sans pharmacie c’est à dire sans aucun comprimé encore moins un réactif. Un manque cruel de médicament en sommes
Cependant, et de l’autre coté, l’opinion publique nationale est sidérée de voir ce rituel qui est presque devenu une tradition à la CENAME. A l’insu de tous, Cette structure détruit chaque année par incinération plusieurs tonnes de médicaments avec pour raison principale, la péremption de ses produits. Cette action sans être illogique manque de sens. Elle suscite plutôt des questionnements comme par exemple, comment peut-on laisser courir un médicament vers la péremption alors que ce même produit manque dans les différents Centre de Santé et hôpitaux ? Pourquoi incinéré les produits périmés au lieu de les distribués gratuitement avant péremption dans les différents centres de santé et hôpitaux qui sont peut être incapables de s’en offrir ? Pourquoi pousser un produit acheté par l’argent public à la péremption, à la destruction alors que la population a besoin de ce médicament pour se faire soigner ?
Cette action de destruction de médicaments périmés à la CENAME ne voile t- elle pas des pratiques obscures eu sein de cette entreprise ? Ces questions ne peuvent qu’être posées, mais les réponses se trouvent ailleurs chez eux, eux qui dirigent cette entreprise publique.
Il est utile de rappeler que la CENAME existe depuis plusieurs années avant l’arrivée du décret de sa création en 2005. Elle avait les prérogatives et les mêmes missions. Le décret de 2005 est juste venu officialiser le statut officiel de cette structure. Vivement que la nouvelle équipe dirigeante change la donne.