La ville de Bamenda est considérée comme étant la ville du Cameroun ayant le plus grand nombre de vendeurs de médicaments de la rue. D’après Gaby Ambo de la Coalition Nationale de la Lutte Contre la Corruption, (CNLCC), la corruption a permis «la prolifération des faussaires du médicament, ainsi que la mise en place des réseaux de distribution illégale des médicaments», apprend-on du journal Le Messager, dans sa parution du jeudi 17 décembre 2015.
Dieudonné Massy Gams, président de la Commission Nationale Anti Corruption, CONAC, avait pourtant avisé les usagers, que «les mauvaises conditions de manutention, de conservation, les étals exposés aux intempéries altèrent les principes actifs, rendant les médicaments impropres et dangereux à la consommation tant humaine qu’animale».
Les corps de métiers rattachés à la médecine ont été fortement incriminés lors du débat, le 9 décembre 2015 à la salle de conférence des services du gouverneur de la région du Nord-Ouest. «On note une vente illégale des médicaments par les infirmiers dans nos hôpitaux, ou par des personnes formées mais non employées dans les formations sanitaires», reconnait le Dr Manjo Mathilda, Délégué régional de la Santé Publique dans le Nord-Ouest. Pour elle, le chômage est une facteur qui encourage cet état de chose.
Pour le Dr Sama, pour éradiquer ce phénomène, il faut détruire la source d’approvisionnement. Toutefois, il reconnait aussi qu’aucun médicament ne peut circuler de manière clandestine sans la complicité des pharmaciens, médecins et infirmiers. Dans la ville de Bamenda, les «Drug store» pullulent. Ces boutiques de vente de médicament ont pignon sur rue.
Comme solution, il a été proposé la création d’une brigade permanente qui se chargera spécifiquement de la répression dans le secteur du médicament, car en 2014, le «Task force» brigade de répression des services du gouverneur avait déjà saisi une importante cargaison de médicament douteux d’une valeur de 450 millions de FCFA en 2014 et en 2015, c’est une cargaison d’une valeur de 350 millions de FCFA qui a été interceptée.