Les insuffisants rénaux se battent comme de beaux diables dans un bénitier pour s’offrir les héparines qui ont disparu des salles de soins.
S’offrir huit heures de deux séances d’hémodialyse par semaine, à raison de quatre heures par séances, relève de plus en plus d’une gageure à l’hôpital général de Douala. En effet, depuis plusieurs mois, sur la vingtaine d’appareils opérationnels jusque-là, seuls 17 sont en état de fonctionnement optimal. Et pour ne pas arranger les affaires des patients, la climatisation a elle aussi foutu le camp depuis quelques jours sans que personne ne daigne s’en émouvoir, indique Le Messager du jeudi 11 août 2016.

À côté de cela, les téléviseurs qui permettaient aux dialysés de s’évader, de se divertir, de s’informer en se soignant sont hors service. «Vraiment, faire une séance d’hémodialyse ressemble à un bref séjour en enfer. Certaines commodités ont disparu. Personne ne réagit. C’est comme si cet hôpital n’est pas administré. Pour les télés, nous croyons que l’hôpital n’arrive pas à payer ses frais d’abonnement et de consommation des images», indique une source. En plus, même les rares ventilateurs encore d’usage n’apportent pas grand changement à l’ambiante chaleur au sein de cet établissement hospitalier. Dans la même veine, les brassards que les infirmiers fixent sur les malades pour prendre la tension sont défectueux depuis de longs mois.

Et pour apporter des éclaircissements face à cette situation, une source interne à la direction de l’hôpital général de Douala croit savoir qu’il s’agit «de la conséquence de la modicité du budget. Le Directeur Général, Pr Eugène Belley Priso, se bat avec les moyens qui sont à sa disposition pour faire fonctionner l’hôpital. Des instructions ont d’ailleurs été données pour remédier à la situation», affirme l’interlocuteur, conscient des difficultés auxquelles les personnes dialysées font face.