Le cliché est loin d'être gai. Dans la région de l'Extrême-Nord peuplée de près de 4 millions d'âmes, on ne compte que deux banques de sang.

L'une, d'une capacité de 1200 poches de sang est logée à l'hôpital régional de Maroua et, selon les affirmations du major de cette formation hospitalière, il n'y a jamais eu plus de 50 poches de sang disponibles depuis son ouverture en octobre 2014.

L'autre banque de sang se trouve à l'hôpital de district de Mokolo et possède entre 30 et 35 poches de sang qui sont systématiquement utilisées dès que déposées.

En dehors de l'hôpital de district de Mokolo, les 25 autres hôpitaux de district de la région n'en disposent pas. Ces révélations ont été faites le 15 mars 2017 à la faveur de l'installation du comité régional de transfusion sanguine de l'Extrême-Nord, présidé par le gouverneur de la région.

La cérémonie s'est déroulée dans la salle des réunions des services régionaux en présence du Pr. Magloire Biwolé Sida, vice-président du comité national de transfusion sanguine.

Les agressions de Boko Haram, le paludisme, les hémorragies des femmes lors de l'accouchement sont autant de sujets nécessitant l'utilisation des poches de sang sécurisées et c'est ce qui manque le plus dans ces formations hospitalières.

Certains donneurs de sang exigent rémunération. Comme si cela ne suffisait pas, des croyances religieuses font obstacle au don de sang.

Toutes ces difficultés doivent être bravées par le comité régional de transfusion sanguine. C'est dans ce sens que le gouverneur Midjiyawa Bakari a demandé à tous les membres de ce comité de se mettre sans attendre au travail, car les défis à relever sont énormes.