Infos Santé of Wednesday, 4 October 2017

Source: camer.be

Fistules obstétricales: Mercy Ships cherche patientes

Seuls 150 cas enregistrés jusqu’à présent pour une affection qui sévit pourtant gravement Seuls 150 cas enregistrés jusqu’à présent pour une affection qui sévit pourtant gravement

La région de l’Extrême Nord est l’une des plus touchées par cette affection. Même s’il est difficile d’estimer en termes de chiffres le nombre de femmes souffrant de fistules obstétricales dans la zone, la pathologie est bien présente et prend de l’ampleur au fil du temps. Ceci malgré les campagnes de réparation gratuite organisées régulièrement dans la région.

Selon le Dr Clovis Ourtchingh, gynécologue-Obstétricien à l’Hôpital régional de Maroua, « le taux de malades référés de la périphérie vers l’hôpital régional est sans cesse croissant ». Cette situation trouve son origine dans les grossesses précoces d’une part et les accouchements à domicile d’autre part. « Il faut comprendre qu’une femme qui accouche à la maison ne peut pas avoir accès à des soins de qualité sur le plan obstétrical.

Les grossesses précoces sont indexées comme étant l’une des causes fondamentales de ce mal. Ceci parce que le bassin de la jeune fille n’est pas encore apte à mener une grossesse à terme. Et ce n’est qu’un accouchement par césarienne qui peut éviter des complications graves », ajoute le gynécologue.

Les conséquences de ce mal sont très fâcheuses. Généralement ce sont des malades qui sont rejetées par la société. C’est pourquoi elles ne vivent plus en communauté comme les femmes normales. Elles se replient sur elles-mêmes éprouvant de la honte d’être tout le temps insultées à cause des odeurs qu’elles dégagent.

En guise de solution, le Dr Clovis Ourtchingh prescrit : « Il faut que les femmes viennent se faire accoucher à l’hôpital par des personnels formés et qualifiés afin de bénéficier d’une prise en charge immédiate lorsque la situation se complique ».

A sa suite, le Dr François Nguebout, sociologue enseignant à l’Université de Maroua propose que seul le coaching des médecins ne suffit pas. Il faut toucher le problème à la base en associant les leaders religieux, les spécialistes de d’éducation, les parents à travers une sensibilisation de la population en général en tenant compte des tranches d’âges. « Ça touchera plus les cœurs et je suis sûr que les mariages précoces, causes des grossesses précoces vont drastiquement baisser dans cette communauté », conclut le sociologue.