La Journée mondiale de la lèpre se célèbre dimanche alors que le pays a pratiquement tordu le cou à cette maladie.
De 25 à 30 000 malades enregistrés dans les années 80, le Cameroun ne compte plus que 343 cas de lèpre aujourd’hui dans tout le pays. La bonne nouvelle rendue publique par le Dr Earnest Njih Tabah, secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le pian, la leishmaniose, la lèpre et l’ulcère de Buruli vient donner un peu plus de saveur à la 63e édition de la Journée mondiale de la lèpre qui sera célébrée ce dimanche.
Car cette chute drastique du nombre de personnes affectées est, d’après le secrétaire permanent, le fruit de la cohésion d’efforts qui s’est tissée entre les pouvoirs publics, ONG et associations, dans la lutte contre cette maladie. Grâce à la mobilisation du ministère de la Santé publique et de ses partenaires, le traitement est actuellement gratuit et à la portée de tous. Car disponible dans tous les districts de santé du pays,
y compris dans les formations sanitaires ayant signalé de nouveaux cas. Dans la pratique, l’isolement des malades n’est plus d’actualité. « Tout nouveau cas se traite à domicile. Dès que la personne engage la prise des médicaments, elle n’est plus contagieuse et par conséquent, elle ne représente plus une menace pour son entourage.
C’est ainsi que tous les malades sont suivis actuellement », explique le médecin. Résultat, la plupart des léproseries ont été converties en Centre de santé et ceux encore fonctionnels vont sûrement disparaître, parce que le pays n’en a presque plus besoin. Des anciens malades relèvent la difficulté de réinsertion sociale après la guérison, l’abandon par la famille entre autres. Mais, ce volet n’échappe pas aux autorités et âmes généreuses. Et au Cameroun, la première dame, Mme Chantal Biya, à travers le Cercle des Amis du Cameroun (CERAC), est aux côtés de ces malades.
A chaque dernier dimanche du mois de janvier, l’association visite les anciens malades et leurs familles. Avec à la clé des denrées alimentaires, produits d’entretien, médicaments et matériels agricoles…Dimanche prochain, c’est dans le Centre de santé intégré de Ngallan dans le Nyong-et-So’o, région du Centre que l’ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco, ambassadrice spéciale de l’Onusida, va encore exprimer sa grande générosité. 237online.com C’est sur le thème « Ensemble nous pouvons vaincre la lèpre » que la journée se célèbrera. Ensemble comment ? « Si tout le monde est sensibilisé. Si à la vue d’une tache très claire sur une peau noire ou une tache sombre sur une peau brune, la personne court à l’hôpital.
Pris en charge précocement, l’on guérit de la lèpre sans séquelles », explique le Dr Earnest Njih Tabah. Mais négligée, la lèpre a de nombreuses conséquences: la perte de la sensibilité de la plante des pieds et des paumes de mains, la perte de l’usage des doigts conduisant parfois aux amputations, affaissement du nez et dans d’autres cas, le malade finit par ne plus voir. Les médecins invitent ainsi tout le monde à plus de vigilance pour espérer éradiquer définitivement cette maladie contagieuse du pays.