Le 22 juin dernier, le Ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, a instruit le dépistage systématique du VIH/Sida aux patients se présentant pour toute consultation médicale. Ce dépistage «automatique» du VIH/Sida est déjà plus ou moins effectif dans certains hôpitaux publics comme la Fondation Chantal Biya où, au niveau de la salle d’accueil, le personnel indiqué et le dispositif nécessaire pour le dépistage de patients sont déjà en place. Il est proposé à tous les patients désireux de s’y faire consulter.
Selon Le Messager du jeudi 14 juillet 2016, la mesure du Ministre de la Santé tarde à être appliquée dans les formations sanitaires privées. Les raisons sont diverses. Parmi elles, la peur du dépistage par les patients. Car, imposer le test du VIH/Sida est pour eux synonyme de faillite. «Un patient qui souhaite se faire consulter et vous lui imposer le dépistage du VIH, il devient réticent et méfiant. Si vous insistez, vous perdez votre potentiel client. Parfois nous perdons des clients juste pour leur avoir proposé ce test», explique un responsable d’un centre de santé à Yaoundé.
Faute de moyens, ces responsables de centres hospitaliers du secteur privé n’appliqueront pas la mesure du Ministre de la Santé. «Le Gouvernement devrait nous accompagner dans cette action avec des indemnisations et du matériel», poursuit le chef d’un centre de santé à Douala. De plus, les patients dénoncent également le coût élevé du test de VIH/Sida et la violation de leur vie privée. Pour cela, «le dépistage du VIH devrait être à l’initiative du patient, sans aucune pression ou obligation de qui que ce soit. Nous devons avoir le choix», soutient un patient venu se faire consulter.