• Il est reproché à plusieurs l’exercice illégal de la profession de médecin
• Il y a une «recrudescence» de ces structures informelles
• Cette situation est d’autant plus susceptible de compromettre gravement la santé des populations
La campagne qui vise à traquer les établissements hospitaliers clandestins fait suite à une «recrudescence» de ces structures informelles observée par les services techniques compétents du Minsanté dans les grands centres urbains du Cameroun, indique Manaouda Malachie. « Cette situation est d’autant plus susceptible de compromettre gravement la santé des populations, qu’elle entraîne d’une part un nombre important de décès chez les femmes enceintes à cause des références tardives des formations sanitaires initiales, et d’autre part, un afflux de cas de patients arrivés très tardivement dans les formations sanitaires de référence, et présentant des complications graves de mauvaises pratiques médicales », écrit Manaouda Malachie.
Dans un communiqué publié ce mercredi 20 juillet, le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, annonce le début, dans «les prochains jours», d’une «vaste campagne d’assainissement de la carte sanitaire sur toute l’étendue du territoire national». Cette opération, qui sera assortie de poursuites judiciaires à l’égard des contrevenants aux lois et règlements en la matière, vise à traquer les centres de santé clandestins. Des formations sanitaires tenues par des promoteurs privés à qui il est reproché l’exercice illégal de la profession, ainsi que des «pratiques médicales dangereuses» et la «distribution illicite des produits pharmaceutiques».
Ce n’est pas la première fois que les autorités camerounaises tentent d’endiguer ce phénomène. Mais, les centres de santé clandestins continuent de prospérer, en raison notamment des coûts considérés comme élevés pratiqués dans les hôpitaux publics ou les privés ayant pignon sur rue. En août 2019, l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) dénombrait un peu plus de 3 400 formations hospitalières privées à travers le pays évoluant en marge de la réglementation ou n’ayant pas d’existence légale. Les griefs retenus contre ces structures informelles sont nombreux : manque de personnels formés, absence de plateaux techniques adéquats, pratiques et conditions d’hygiène douteuses (avortements, accouchements, opérations chirurgicales à risque, etc.). Selon l’ONMC, c’est dans ces centres qu’on retrouve la panoplie des mauvaises pratiques sur le plan médical.