Depuis le 21 octobre 2024, des mobilisateurs sociaux édifient les parents à Yaoundé sur l'importance de la vaccination, recensant les enfants non vaccinés en vue de la campagne prévue du 24 au 27 octobre.
Des mobilisateurs sociaux sensibilisent ce matin à Régie, l’un des quartiers de l’aire de santé de Mballa 2, qui dépend de l’hôpital de district de Djoungolo dans le département du Mfoundi. Arborant des chasubles avec des effigies du ministère de la Santé publique, ces personnes passent de maison en maison pour recenser tous les enfants de 0 à 5 ans, les cibles de la campagne qui se déroulera du 24 au 27 octobre 2024 dans les 202 districts de santé des 10 régions du pays, contre le poliovirus variant de type 2. De plus, ils identifient les enfants n’ayant pas encore reçu la vaccination de routine pour le rattrapage. Leur objectif est d’améliorer les couvertures vaccinales en préparation de la campagne de vaccination suscitée.
Elles échangent avec les parents sur l'importance de faire vacciner leurs enfants. Certains parents y prêtent l'oreille. C'est le cas de maman Delphine, dont la fille de 17 mois n'avait pas encore reçu ce vaccin. Pour ceux qui hésitent, les mobilisateurs, avec prudence, prennent le temps de revenir sur les dégâts liés à cette maladie. « Il est crucial d'informer les communautés sur l'importance de la vaccination et d'évaluer la perception des gens vis-à-vis du vaccin ; cela est essentiel pour mieux comprendre les préoccupations ou les résistances. Vous savez que des croyances ou des expériences passées peuvent influencer l'acceptation des vaccins.
Aborder ces préoccupations avec empathie est important », explique l’un des mobilisateurs rencontrés dans cette zone. Ayant suivi une séance, il en ressort que les mobilisateurs insistent sur l’importance de la vaccination, en expliquant les conséquences de la poliomyélite, qui est une maladie virale très contagieuse, principalement transmise par la consommation d’eau ou d’aliments souillés. Les enfants de moins de 5 ans, non vaccinés ou insuffisamment vaccinés, sont les plus à risque. Il n’existe pas de traitement pour la paralysie due à la poliomyélite ; elle ne peut être prévenue que par la vaccination. « C’est une maladie virale très contagieuse causée par le poliovirus. Ce virus est transmis par la consommation d’eau ou d’aliments souillés. Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés.
Le poliovirus entraîne une paralysie irréversible des membres. L’enfant paralysé devient une charge pour sa famille, sa communauté et son pays », explique le chef de l’unité de riposte aux épidémies au Programme élargi de vaccination, Dr Tambasho Afizu. Pour éradiquer la poliomyélite, il est essentiel que tous les enfants soient vaccinés selon le calendrier vaccinal et lors des campagnes de masse. « De 8h à 16h, dans plusieurs aires hospitalières du Centre, les mobilisateurs encouragent également les communautés à observer des mesures d'hygiène : se laver régulièrement les mains, faire bouillir l'eau non potable avant de la consommer et utiliser des latrines pour les selles », explique un autre responsable au PEV. Les mobilisateurs expliquent que cette campagne fait partie d’une réponse à la circulation du poliovirus dérivé de vaccins (cVDPV2), qui a connu une recrudescence dans la région depuis 2016. Suite à cette phase de sensibilisation, les vaccinateurs descendront sur le terrain ce jeudi 24 octobre 2024.
En effet, la surveillance épidémiologique a révélé une augmentation des cas, passant de deux cas en 2016 à plus de 893 cas confirmés en 2023. Le Cameroun et d'autres pays du bassin du Lac Tchad, touchés par cette situation, ont enregistré 48 cas à la semaine 33 de l’année 2024. Pour riposter à cette menace, des campagnes de vaccination locales et nationales ont été organisées depuis 2019.
En 2024, un premier tour national a eu lieu en mars, en synchronisation avec le Tchad et la République Centrafricaine. Un second tour a été planifié en raison de l’indisponibilité du vaccin au niveau mondial. Vu la situation épidémiologique, le programme élargi de vaccination a donc prévu une campagne nationale de riposte au nOPV2, synchronisée avec le Nigéria et d’autres pays de la région