Une équipe de chercheurs français travaillant dans le cadre de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales vient de faire une découverte majeure concernant le virus du sida.
Si la maladie est incurable, jusqu’à présent, les personnes séropositives, c’est-à-dire porteuses du virus du VIH, survivent et mènent une vie quasi-normale grâce à une trithérapie prescrite très tôt. C’était sans compter les résultats de recherches menées par Monsef Benkirane, virologiste à l’Université de Montpellier.
Ces derniers ont en effet réussi à identifier les cellules dans lesquelles le virus du VIH survit à l’état « dormant » – elles ressemblent fortement aux cellules homologues saines.
Une découverte qui pourrait enfin permettre de guérir du VIH. On les appelle les cellules-réservoir T CD4+. Le virus peut s’y cacher pendant une quinzaine d’année avant que la maladie ne se manifeste à nouveau si l’on arrête son traitement.
A la suite de tests réalisés sur 12 patients porteurs du virus et sous trithérapie, les chercheurs ont remarqué que seules les cellules infectées avaient un signe qui les distinguaient des cellules saines : elles portent toutes une protéine à leur surface, la protéine CD32A.
« Cette découverte ouvre la voie à une meilleure connaissance fondamentale des réservoirs viraux », indique l'Institut français de recherche du CNRS, qui a participé à ces travaux publiés le mercredi 15 mars dernier dans la revue scientifique Nature. « A plus long terme, elle devrait déboucher sur des stratégies thérapeutiques visant à éliminer de l’organisme le virus latent ».
« Depuis 1996, nous rêvions de tuer ces cellules, mais nous n’avions aucun moyen de le faire parce que nous n’avions aucun moyen de les reconnaître », indique Monsef Benkirane. Des propos repris par le virologiste Steven Deeks de l’Université de Californie à San Francisco, qui espère quant à lui que cette nouvelle piste permettra d’accélérer la recherche sur les moyens de guérison.
Sida: les traitements actuels
Avant l’arrivée des premières trithérapies en 1996, les personnes séropositives développaient ce que l’on nomme le Syndrome d’Immuno Déficience Acquise (sida). Leurs défenses immunitaires finissaient par s’effondrer, laissant la porte ouverte à diverses infections et au développement de maladies plus graves, telles des cancers, ce qui entraînait à coup sûr les patients vers la mort.
Les trithérapies ont changé la donne, allant même jusqu’à faire baisser la quantité de virus dans le sang, qu’on appelle la charge virale, qui devient alors quasiment indétectable. Si les traitements sont toujours lourds et provoquent encore des effets indésirables -maux de têtes, nausées, apparition de plaques rouges sur le corps, etc-, le nombre de comprimés prescrits aux patients a largement diminué : d’une vingtaine de cachets à 5 à prendre quotidiennement.
En prévention, depuis janvier 2016, la France propose la molécule du Truvada en hôpital. Celui-ci peut être prescrit afin d’éviter d’être infecté par le VIH dans le cas d’une relation sexuelle à risques.
Dépistage du sida : autotest et prise de sang
Des autotests du sida sont également disponibles en pharmacies françaises. Avec une goutte de sang, l’autotest permet d’obtenir un résultat en 15 minutes, contre plusieurs jours d’attente dans un centre de dépistage.
À noter : il ne peut en aucun cas se substituer au dépistage classique (prise de sang), n’étant pas fiable à 100%, son résultat doit en effet être impérativement confirmé par un test en laboratoire.