Au cours de la cérémonie d’échanges des voeux au ministère de la Santé publique, le 31 janvier 2017, le ministre André Mama Fouda a rappelé l’un des plus grandes préoccupations au Cameroun : la mise en oeuvre de la couverture universelle en santé. Le déficit a été présenté par la sous-directrice de la prévention et de l’action communautaire, Dr Elise Owono Virginie.
« Seulement 6% de la population est couverte par un mécanisme de protection en santé. Nous avons 94% que nous devons couvrir par un système national. Pour cela, nous devons améliorer notre taux de mutualisation qui est de 2%. Ceci permettra la mise en commun des ressources pour pouvoir acheter les prestations de manière stratégique. C’est-à-dire, payer pour des soins de qualité en ayant fait un positionnement à l’avance, qui aura la contribution de l’État et des personnes », a expliqué le Dr Elise Owono Virginie.
La couverture universelle en santé est un système établi permettant de donner la possibilité à toute personnes ayant besoin d’une assistance maladie, de pouvoir y accéder sans conditions de ressources. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, toutes les couches de la population ont droit à la prise en charge d’un paquet de prestations de base. La couverture universelle en santé doit répondre à cette exigence.
Le Cameroun dispose depuis 2013 d’une architecture de couverture universelle en santé. Elle est un ensemble de mécanismes de regroupement et de gestion des fonds pour permettre la prise en charge collective des dépenses liées à l’accès des populations aux soins et services de santé. Ces mécanismes sont notamment l’assurance sociale, les mutuelles sociales, les programmes nationaux d’accès gratuit aux soins et services de santé, l’assurance maladie privée et les structures de l’économie sociale.
Le Dr Owono l’a dit, la mise en oeuvre de cette couverture passe par le recouvrement des contributions. Un ensemble de préalables ont été envisagés dans l’optique de mener à bien le projet. Chez les travailleurs du secteur formel, cette contribution sera prélevée automatiquement sur le salaire par les services compétents des Finances et du Trésor public pour les agents de l’Etat, et par les employeurs pour les travailleurs du secteur privé. Pour les agents à la retraite, elle sera prélevée automatiquement sur la pension par les services compétant et la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps).
Pour les travailleurs de l’économie informelle, ces fonctions seront déléguées à une pluralité d’acteurs nationaux qui interviennent auprès des populations tant en milieu urbain que rural. Il s’agit entre autres des mutuelles sociales, des instituions de micro finance, des organisations non gouvernementales, des coopératives et des associations professionnelles. Les ressources collectées, y compris la part patronale, seront reversées dans le compte de la structure nationale de gestion. Les personnes pauvres et vulnérables ne disposant pas de revenus suffisants pour contribuer au système de couverture en santé seront exemptées du paiement de la cotisation.
« Nous voulons mettre en place un système social où les personnes qui ont la capacité de contribuer, le font à hauteur de leur capacité ; et celles qui ne l’ont pas, sont supportées par le système. Nous avons travaillé avec le ministère des Affaires sociales sur la méthode d’identification de ces personnes extrêmement pauvres. Il y a des critères au niveau communautaire et un test économique qui permettent d’avoir la liste de ces personnes », a ajouté le Dr Owono.