Infos Santé of Friday, 26 January 2018

Source: camer.be

Santé: vêtements de friperie, une niche de bactéries

Des bails de friperie Des bails de friperie

Les populations ignorent à quels dangers ils s’exposent en portant ces vêtements. Le déballage, une activité importante dans le commerce des vêtements de la friperie. C’est le moment où le commerçant découvre le contenu de son ballot au marché Mvog-Mbi. Ceci, devant des clients toujours très impatients.

Samedi 20 janvier dernier, Hervé Sop, vendeur de vêtements pour femme, s’apprête à déballer son ballot, dans lequel il espère trouver de beaux vêtements. Parce que dans le milieu, beaux vêtements rime avec importants bénéfices. Le premier vêtement est une longue robe bleue. A peine a-t-il terminé de présenter son bout d’étoffe que Juliette, une étudiante, le lui arrache des mains. A côté de la jeune fille, l’on voit des femmes et des hommes de toutes les classes sociales qui fouillent le ballot à la recherche du «diamant».


Cependant, le déballage n’intéresse pas tout le monde. Rencontrée au marché Mvog-Mbi, Annie O. lance en marchant : « Je suis contre ces vêtements qu’on vend sur des bâches parce qu’ils ont déjà servi». «Le souci est que les gens qui les portent ne connaissent pas l’état de santé des anciens propriétaires», poursuit-elle avec dédain.


En effet, ce n’est un secret pour personne qu’il existe des maladies qui se transmettent par la sueur. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les experts déconseillent l’échange de vêtements même entre des sœurs.

Mais, comme contre-argument, les amatrices de ce type de shopping affirment prendre la peine de laver soigneusement le vêtement avant de le porter. «Tous les vendeurs de vêtements n’achètent pas leurs marchandises dans des ballots. Certains fouillent les poubelles pour récupérer les habits », confie Cédric, vendeur au marché Mokolo, le plus grand marché de la ville.

Selon lui, c’est généralement au mois de décembre que les « riches » renouvellent leurs garde-robes, en se débarrassant de celles de l’année écoulée. Offrant ainsi à certains commerçants un fond de commerce.
Mais, récupérer les vêtements usés n’est que la première étape. Vient ensuite l’heure du lavage. C’est souvent dans des cours d’eau à la clarté douteuse que sont lavés ces habits et chlorés, question de leur redonner de l’éclat. Une fois étalés sur des herbes pour le séchage, ils sont apportés au marché et vendus à vil prix.