La Nouvelle Expression (LNE) du 3 décembre 2015 considère qu’il s’agit de « vains combats de Mama Fouda », le ministre de la Santé publique. C’est en effet le titre que le journal qu’a choisi de plaquer le journal pour illustrer son article sur les chiffres à propos du VIH/SIDA au Cameroun, au lendemain de la journée mondiale de lutte contre cette pandémie. Lne indique d’entrée de jeu que « malgré les efforts du gouvernement, le taux de prévalence stagne à 4,3%. Malgré les nombreuses stratégies mises sur pied dans la lutte contre le Vih, le pourcentage des personnes de 15 à 49 ans infectées de 2011 à 2015 ne recule pas ».
Ces statistiques proviennent du «Rapport national de suivi de la déclaration politique sur le Vih/Sida Cameroun (Global Aids response progress) du Comité national de lutte contre le Sida (Cnls) de Juin 2015 », note Lne. Concrètement, dit le journal, « les statistiques de juin 2015 du Cnls, montrent que le taux de prévalence du Vih/Sida est de 4,3 % chez les populations âgées de 15 à 49 ans, soit 650 000 à 660 000 personnes vivant avec cette pandémie, 350 000 orphelins du Sida. Avec 160 000 personnes qui sont sous traitement dont 6 000 enfants ».
Ce qui fait dire à Jean Stéphane Biatcha, secrétaire exécutif des Synergies africaines, que «la pandémie de Sida demeure la grande épreuve de notre temps», malgré le combat du gouvernement. Il regrette par ailleurs que la «gratuité et la disponibilité des Arv, la mise en place de l’option B+ visant à mettre systématiquement les femmes enceintes séropositives sous traitements antirétroviraux, la pandémie continue de courir. Et malheureusement les jeunes, notamment les jeunes filles demeurent les principales victimes», déplore Stéphane Mbiatcha.
Pourtant, les pouvoirs publics ne veulent pas baisser les bras. « Face aux statistiques, le Minsanté dans son plan stratégique de lutte contre le VIH/SIDA, veut passer de 160 000 personnes sous traitement à 260 000 d’ici décembre 2017. Pour André Mama Fouda, le Cameroun est à la croisée des chemins dans la lutte contre cette pandémie. Ainsi le pays devrait «absolument» s’intégrer à la nouvelle approche de l’Onusida qui vise à faire en sorte que 90% des populations soient testées et connaissent leurs statuts, 90% des personnes notées séropositives soient mises sous traitement et que toutes ces personnes suivent bien leur traitement, afin que la charge virale soit indétectable », relève Lne.
Jean-Marie Nkoussa