Les statistiques démontrent que la région du Sud a un taux de prévalence au VIH/SIDA très élevé. Ce taux se situe en ce moment autour de 7,2% alors que la moyenne nationale est de 4,3%. En valeur absolue, sur les 775 000 habitants de la région natale du chef de l’Etat, environ 54 000 sont infectés. Des chiffres inquiétants qui ont une explication selon La Nouvelle Expression (LNE).
Dans son numéro du 23 décembre 2015, LNE expose les facteurs de multiplication de la maladie. « Parmi les porteurs évoqués, pour expliquer cet état de persistance du taux de séroprévalence du VIH/SIDA dans le Sud (…) figure en bonne place l’influence du grand nombre de projets structurants installés dans le Sud », soutient notre confrère.
Le Journal explique que « le complexe industrialo portuaire, la centrale à gaz, et le complexe industriel Hévécam tous établis à Kribi dans le département de l’Océan. Les barrages hydroélectriques de Mékin dans le Dja et Lobo, et de Memve’élé à Nyabisan dans l’arrondissement de Ma’an, département de la Vallée du Ntem. Tous ces projets drainent des mouvements de personnes qui se déplacent, certains sans leur conjoint ou conjointe. Ce qui favorise aux professionnelles de sexe de faire de bonnes affaires dans ces structures pendant les quinzaines ou les fins du mois».
A côté de cela, il y a des comportements à risque qui s’observent chez certaines populations: «les multiples partenaires sexuels, la culture qui favorise les relations sexuelles précoces, la drogue, l’alcoolisme dans les établissements scolaires, le relâchement des familles à prodiguer les conseils sur l’éducation sexuelle à leurs enfants, sans oublier que le sexe n’est pas tabou et l’obstination à ne pas se protéger lors des rapports sexuels douteux» sont autant de facteurs qui favorisent le développement de la maladie, de l’avis de Stéphanie Abo’o, coordonnatrice du groupe technique régional de lutte contre le Sida dans le Sud.
Elle pense que la tendance peut être inversée si l’accent est mis dans les écoles sur l’éducation à la vie et à l’amour. Et évidemment une prise de conscience individuelle et collective.