C’est l’objectif que vise l’atelier de mutualisation des Programmes de santé gratuits qui a débuté hier, 24 novembre 2021 à Mbankomo pour s’achever demain 26 novembre 2021.
Les problèmes de santé publique sont légions sur l’étendue du territoire national. Alors que dans le cadre de l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd), l’un des défis majeurs est de favoriser un meilleur accès pour tous aux soins de santé. Les débats qui ont suivi ont abouti à une idée commune, celle de mettre en place la Couverture santé universelle (Csu) dans chaque pays.
Seulement, la Csu qui vise à assurer à chaque individu et à chaque communauté, indépendamment de leur situation sociale, les services de santé dont ils ont besoin sans qu’ils soient exposés à des difficultés financières, fait face à la problématique de sa mise en œuvre.
Car la mesure de la mise en œuvre de la Csu s’opère au travers des indices de couverture des services que sont : l’indicateur 3.8 des Objectifs de développement durable (Odd) ; les dépenses directes de santé au-delà des capacités financières des ménages sans remboursement par une tierce partie ; l’incidence des dépenses liées aux catastrophes à partir du rapport entre les dépenses directes de santé et la consommation globale ou le revenu du ménage.
Même si plusieurs années après les premières évaluations des actions de l’Etat en direction de ses populations, la tendance du trend des politiques sanitaires entre 2011 et 2018, selon les résultats de la cinquième Enquête démographique et de santé du Cameroun (Edsc- V), réalisée et publiée en 2019 par l’Institut national de la statistique (Ins) montre que les actions gouvernementales portent des fruits, il n’en demeure pas moins que beaucoup restent à faire.
Puisque selon les chiffres donnés par le ministère de la Santé publique, des inégalités perdurent dans l’accès de tous aux soins de santé malgré les remarquables efforts des pouvoirs publics camerounais. Les actions visant à faciliter l’accès équitable à une offre quantitative et qualitative de santé excluent encore les populations modestes.
On peut dire que la largesse du spectre des interventions de l’Etat tranche avec l’étroitesse de la population couverte par les soins de santé. Les ménages les plus vulnérables rencontrent des obstacles pour accéder à la santé car ils s’appauvrissent davantage en faisant face aux dépenses en soins de santé.
D’où l’existence d’un problème : il y a une barrière financière qui empêche l’accès aux soins de santé.
Analyse programmatique
C’est dans ce contexte qu’un atelier de 3 jours sur la mutualisation des Programmes de santé gratuits pour la mise en œuvre de la Csu dès janvier 2022, s’est ouvert hier, 24 novembre pour s’achever demain 26 novembre 2021. Il est question de discuter en profondeur , avec tous les acteurs de la chaîne, des fonctionnalités de chaque programme et les différents scénarios de fusion de ces programmes.
De façon spécifique, les acteurs devront recenser tous les programmes de santé subventionnés ou gratuits ainsi que leurs responsables ; réaliser une analyse programmatique (cibles, indicateurs…) et financière des politiques de subvention et/ou de gratuité existantes.
Ceci en faisant une analyse Swot et s’appuyant sur certaines politiques présentant plusieurs avantages, telles que le chèque santé et faire une analyse croisée des programmes de gratuité ou subventionnés et la mise en œuvre de la Csu, afin de répondre aux 17 exigences de l’Oms pour que les politiques de gratuité conduisent à la mise œuvre de la Csu.
Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a quant à lui, recommandé aux acteurs de travailler avec « assiduité » et « acharnement » lors de la cérémonie d’ouverture des travaux.