Infos Santé of Wednesday, 4 October 2017

Source: cameroon-info.net

Yaoundé: grave pénurie d’oxygène dans les hôpitaux

Les hôpitaux publics manquent de bouteilels d'oxygène à Yaoundé Les hôpitaux publics manquent de bouteilels d'oxygène à Yaoundé

Depuis plusieurs mois, des établissements sanitaires de la capitale politique manquent d’air. Seuls des cas les plus tragiques sont servis et certaines familles s’approvisionnent auprès des structures privées.

Selon le bihebdomadaire Repères en kiosque ce 4 octobre 2017, même dans les grands hôpitaux de la ville de Yaoundé, on constate un manque criard d’oxygène. Dans les formations sanitaires de référence, notamment l’hôpital central, l’hôpital général, Gynéco-obstétrique et pédiatrique ou le Centre Jamot, ce sont les cas les plus graves qui sont servis.

«Ici à l’hôpital central, nous donnons la priorité aux malades qui sont gravement atteints.
Si une personne a besoin d’oxygène, nous pouvons lui en fournir, surtout lorsqu’il s’agit du service des urgences, de réanimation et du bloc opératoire qui est prioritaire», renseigne-t-on aux urgences. Tant que le patient n’est pas à un stade inquiétant, il n’est pas pris en charge.

L’oxygène médical est un médicament disponible sous forme gazeuse dans des bouteilles haute pression (200 bar/cm²) ou sous forme liquide fortement réfrigéré (-184 °C) dans des réservoirs isolés. Une pénurie dans les hôpitaux peut entrainer des pertes en vies humaines. Ce qui s’est déjà produit plusieurs fois. Annette N. par exemple, se souvient de la disparition de son fils, il y a quelques mois.

«On devait opérer Roméo d’une hernie discale. A l’âge de 27 ans, il a succombé au bloc opératoire. Le médecin a commencé l’opération, puis il a été surpris par une rupture d’oxygène», témoigne la maman éplorée. Pour elle, un dédommagement ne peut remplacer son fils. L’hôpital doit s’assurer de la disponibilité de son matériel d’urgence avant d’entamer une action de ce genre.

En février 2017, Serge Bertrand Manga aussi, a vu sa fille perdre la vie. «Ma compagne au terme de sa grossesse a été amenée en urgence à l'hôpital de Biyem-Assi vers 19h. C’est à 22h, lorsque les eaux devenaient jaunâtres, que les infirmières ont dit qu'il fallait procéder à une césarienne. J’ai pourtant demandé qu'elles provoquent l'accouchement en vain. Mais, le chirurgien a décidé qu'elle serait opérée le lendemain. J’ai payé le kit opératoire à 10h. Mais, ce n'est que vers 14h40 qu’elle a été opérée.

Ensuite, le major de la maternité, dame Batika m'a interpellé, me remettant le nouveau-né aux fins de recourir à une assis tance respiratoire dans un autre centre hospitalier. A la Fondation Chantal Biya, il n’y avait plus de place en néonatal, au CHU pareil. La petite est décédée dans mon véhicule pendant que je cherchais à l'amener au centre hospitalier de la CNPS. C'est à la Garnison que le décès a été constaté», explique-il. Le chargé de mission a déposé une plainte contre l'hôpital, et le directeur dudit centre hospitalier a été saisi. Mais, «pour m'éviter des tracasseries vaines et perdues d'avance puisque ça ne m’aurait jamais ramené ma petite fille, j’ai remis tout à Dieu».

Le journal relève que même la maternité de l’Hôpital central souffre du même manque. Malgré les plaintes des usagers, et les cas de décès suite à ces carences en oxygène, presque rien n’est fait par les autorités. Les responsables de ces hôpitaux parlent de « manque de moyens», ou encore «l’absence d’autonomie».