Les travaux du Forum régional des parlementaires, des leaders d’opinion et de la société civile, organisé par Impact Santé Afrique se sont ouverts hier à Yaoundé. Cette rencontre se tient en marge de la Conférence ministériel de l’Oms des pays les plus touchés par le paludisme et s'inscrit dans un contexte d'urgence sanitaire et d'engagement politique renouvelé pour l'élimination du paludisme.

Les 11 pays les plus touchés par le paludisme en Afrique se sont donnés rendez-vous à Yaoundé au Cameroun dans le cadre du Forum régional des leaders d’opinion et de la société civile. Une rencontre très importante de l’avis du Dr Anthonio Nkondjio, entomologiste en service à l’Organisation de Coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique Centrale (OCEAC). Dans la mesure où explique-t-il, elle réunit des pays qui représentent à eux seuls 70 % du fardeau de cette maladie dans le monde. Chaque année, cette maladie endémique dans certains pays comme le Cameroun, touche plus de 200 millions de personnes et cause plus de 400 000 décès. Douze (12) pays, dont 11 en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Soudan, Ouganda et République Unie de Tanzanie) plus l'Inde, sont collectivement responsables de 73 % de la mortalité mondiale due à cette maladie. Cela se traduit par 166 millions de cas et 423 000 décès dans ces pays rien qu'en 2022. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables.

C’est dans ce contexte d'urgence sanitaire et d'engagement politique renouvelé pour l'élimination du paludisme que se tient le Forum régional des parlementaires, des leaders d’opinion et de la société civile sur le Paludisme organisé par Impact Santé Afrique les 05 et 07 mars 2024. Dans leurs différentes allocutions, Dr Michael Charles Adekunle, directeur général permanent du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme (Suisse) et Dr Daniel Madandi Ngamije, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS ont rappelé l’importance de l’action des parlementaires et de la société civile dans cette lutte qui se veut multisectoriel. Cette rencontre se déroule en marge de la Conférence ministérielle de l'OMS sur le paludisme qui s’ouvre ce jour même à Yaoundé et au cours duquel, les pays participants adopteront une Déclaration de Yaoundé réaffirmant leur engagement à atteindre les objectifs de santé d'ici 2030.

Financement

Pour Olivia Ngou, Directrice exécutive d’Impact Santé Afrique (ISA), l’un des messages clés à faire passer auprès de ces décideurs est prennent en compte que la bataille contre le paludisme ne peut être gagné sans un engagement significatif des communautés. Les communautés argue-t-elle doivent être activement impliquées dans la planification, la mise en œuvre et le suivi des solutions qui répondent à leurs besoins spécifiques. Le forum des parlementaires, des leaders d’opinion et de la société civile prépare a-t-on appris, le suivi de la déclaration ministérielle de Yaoundé attendue aux termes de la Conférence ministérielle de l’OMS qui se tient pour la première fois depuis la Déclaration d’Abuja en 2001. Mais aussi outille les participants pour assurer la mobilisation des fonds nationaux et l'engagement communautaire en faveur de l'élimination du paludisme après la conférence des ministres de la santé et des finances. Car, alors que le financement de la lutte contre le paludisme diminue, il est essentiel que les pays endémiques augmentent de manière significative leurs budgets nationaux de santé et de lutte contre le paludisme afin d'accélérer les progrès.

Avec un budget estimé à 12,2 %, le Malawi est dans ce domaine, un exemple fort. Pendant deux jours, le Forum régional sur le paludisme entend jouer un rôle central dans l’information et la sensibilisation des parlementaires, leaders d'opinion et la société civile dans les pays HBHI (les plus touchés par le paludisme Charge élevée Impact élevé) sur les stratégies de contrôle du paludisme, les principaux défis et les solutions existantes et disponibles. Mais aussi, renforcer les capacités des participants sur les lacunes financières pour l'élimination du paludisme, les questions en jeu et leurs rôles clés dans la mobilisation des fonds nationaux ; renforcer la collaboration entre les principaux dirigeants et les responsables des programmes nationaux de lutte contre le paludisme.