Célébrités du Cameroun

Date de Naissance:
1933-02-13
Lieu de Naissance:
Mvomeka

Son Excellence Paul BIYA est né le 13 février 1933 à Mvoméka'a dans l'Arrondissement de Meyomessala, Département du Dja-et-Lobo, Région du Sud. D'ethnie « Fang-Beti-Boulou », Paul Barthélemy Biya’a Bi Mvondo voit le jour dans un village du Sud, en pleine forêt équatoriale, une zone placée sous contrôle français, le Cameroun étant alors un « territoire sous mandat de la Société des Nations ».

Il est le fils d'Anastasie Eyenga Ellé et d'Étienne Mvondo Assam, un catéchiste qui voit en lui un futur prêtre et l'oriente d'abord à l'École catholique de Nden, puis aux Séminaires d'Édéa et Akono. En 1961, il contracte un premier mariage avec Jeanne-Irène Biya, morte en 1992. Franck Emmanuel Biya est leur unique fils. Paul Biya épouse en secondes noces Chantal Pulcherie Vigouroux dont il adopte les deux enfants, issus d'une précédente relation. De ce mariage naissent Paul Junior Biya et Anasthasia Brenda Eyenga.

Études : Paul Biya est une tête bien faite, ses amis d’enfance s’accordent à le reconnaître. Abel Eyinga, son ami d'enfance avant sa mort a déclaré qu’il a été un brillant élève qui avait un rêve, celui de faire partie des élites du Cameroun. Durant son cursus scolaire, il marchait à pied de son village de Mvomeka'a jusqu'à Akono, tellement il voulait être dans les hauts sphères un jour. Sa soif d'atteindre cet objectif était grande, il a pu arriver à ses fins. Primaires et Secondaires : -C.E.P.E : Juin 1948 (Ecole Catholique de Nden).

-Pré-séminaire Saint-Tharcissius à Edéa (1948-1950).

-Petit Séminaire d’Akono (1950-1954).

-B.E.P.C : juin 1953.

-Lycée Général Leclerc (1954-1956).

-Baccalauréat 1ère Partie : juin 1955.

-Baccalauréat 2ème Partie (Série philosophie) : juin 1956.

Après avoir eu son baccalauréat, il s’est envolé pour la France om il a obtenu ses diplômes universitaires.

Supérieures :

• Au Lycée Louis Le Grand de Paris ;

• A L'Université de Paris Sorbonne (Faculté de Droit) ;

• A L'Institut d'Études Politiques de Paris ;

• A L'Institut des Hautes Études d'Outre-Mer.

Diplômes : A l'issue de ses études, il a obtenu les diplômes suivants : *1960 : Licence en Droit Public ;

*1961 : Diplôme de l'Institut d'Études Politiques de Paris ;

*1962 : Diplôme de l'Institut des Hautes Études d'Outre-Mer (IHEOM) ;

*1963 : Diplôme d'Études Supérieures en Droit Public.

Les dates clés de sa carrière : Mystère à lui seul, Paul Biya très féru des choses administratives et du pouvoir, a automatiquement obtenu un emploi de Chargé de mission à la présidence du Cameroun après l’obtention de ses diplômes. Il a passé ensuite plus de 7 ans en tant que Premier Ministre sous Ahmadou Ahidjo avant d’aborder son long règne au poste de Président du Cameroun qu’il a occupé depuis le 06 novembre 1982.

-En Octobre 1962, Paul BIYA est nommé Chargé de mission à la Présidence de la République dès son retour de Paris.

-En Janvier 1964, Directeur de Cabinet du Ministre de l'Éducation Nationale, de la jeunesse et de la Culture.

-En Juillet 1965, Secrétaire Général du Ministère de l'Éducation Nationale, de la Jeunesse et de la Culture.

-En Décembre 1967, Directeur du Cabinet Civil du Président de la République.

-En Janvier 1968, tout en gardant le poste de Directeur du Cabinet Civil, Biya se voit hissé aux fonctions de Secrétaire Général de la Présidence de la République.

-En Août 1968, Ministre, Secrétaire Général de la Présidence de la République.

-En Juin 1970, Ministre d'État, Secrétaire Général de la Présidence de la République.

-En Juin 1975, Premier Ministre de la République Unie du Cameroun. Le 30 juin 1975, il est nommé Premier ministre par le président Ahmadou Ahidjo. Celui-ci démissionne le 4 novembre 1982 et entre rapidement en conflit avec son successeur. L'hypothèse d'une intervention du gouvernement français dans l'accession de Paul Biya à la présidence du Cameroun semble vraisemblable. La loi n°79/02 du 29 juin 1979 fait du Premier Ministre le successeur constitutionnel du Président de la République.

-Le 06 novembre 1982, suite à la démission du Président Ahmadou AHIDJO, le 4 novembre 1982, Paul BIYA devient le deuxième Président de l'histoire de la République Unie du Cameroun. Il prête serment au cours d’une cérémonie solennelle au Palais de l'Assemblée Nationale, devant les élus du peuple. Au moment de son accession à la magistrature suprême, Paul BIYA est le 1er Vice-président du Comité Central de l'Union Nationale Camerounaise (UNC) et Membre du Bureau Politique de ce Parti. En 1987, il publie l’ouvrage Pour le libéralisme communautaire.

-Le 14 septembre 1983, il est élu Président de l’Union National du Camerounaise (UNC).

-Elu Président du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais après la transformation de l’UNC en RDPC, le 24 mars 1985 à Bamenda.

-Elu Président de la République le 14 Janvier 1984, réélu le 24 avril 1988, le 11 octobre 1992 (Première élection présidentielle au suffrage universel direct avec multiplicité de candidatures au Cameroun), le 11 octobre 1997, le 10 octobre 2004, le 9 octobre 2011 et le 7 octobre 2018.

Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle7. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

-En promulguant, le 19 décembre 1990, la loi sur les associations et les partis politiques. M. Paul BIYA a restauré le multipartisme au Cameroun (depuis le 1er septembre 1966, ce pays vivait à l’ère du monopartisme de fait).

Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmenté très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Le billet de 1 000 francs camerounais bleu émis à partir de 1985 porte son effigie

Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d’association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître. Cette démocratisation à ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition. En 1992, lors des premières élections multipartites, il est donné vainqueur face à John Fru Ndi avec un léger avantage (40 % contre 36 %), que l'opposition conteste. Il remporte ensuite les élections présidentielles de 1997 (92,6 %) et de 2004 (70,9 %). Son régime est soutenu par la France, qui lui livre des armes et forme ses forces de répression. La France est le premier investisseur étranger, devant les Etats-Unis. Cent cinq filiales françaises sont implantées dans tous les secteurs-clés (pétrole, bois, bâtiment, téléphonie mobile, transport, banque, assurance, etc.).

A ce jour, plus de 200 partis politiques ont été légalisés. Le RDPC a obtenu la majorité absolue lors des élections législatives de mars 1997, de juin 2002, de juillet 2007 et de septembre 2013. Malgré ces victoires, le Président de la République a toujours choisi de former des gouvernements d’ouverture.

Quatre partis sont représentés dans le gouvernement : le RDPC, l’UNDP, l’ANDP et le FNSC. 7 partis sont représentés à l’assemblée Nationale : le RDPC, le SDF, l’UNDP, l’UDC, l'UPC, le MDR et le MRC. 7 partis sont représentés au Sénat: le RDPC, le SDF, l’UNDP, l’UDC, le MDR, le FSNC et l'ANDP.

Le pays connaît quelques changements positifs en termes de constructions et de grands chantiers, notamment dans les domaines routiers et énergétiques. En décembre 2007, lors de son discours de fin d’année à la nation, il annonce son intention de modifier la Constitution, qui limite le mandat présidentiel à deux exercices. Très contesté, le projet de révision accorde également une immunité judiciaire au chef de l'État pour les actes accomplis pendant son mandat. En février 2008, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d’arrestations.

La révision constitutionnelle est votée par l'Assemblée nationale en 2008. Paul Biya est donc réélu le 21 octobre 2011, avec 78,0 % des voix (pour un taux de participation de 68,2 %). Alors qu'une importante partie de la communauté internationale émet des doutes sur la validité des résultats, la Cour suprême rejette un appel de l'opposition destiné à annuler l'élection. L'ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Robert Jackson, a dénoncé des « irrégularités à tous les niveaux ».

Le 13 juillet 2018, il annonce qu'il sera candidat à sa propre succession lors de l'élection présidentielle de 2018, pour laquelle il fait figure de grand favori. Au même moment, le pays souffre d'une crise économique, l'afflux de réfugiés centrafricains ainsi qu'une insurrection de la minorité anglophone. À l'issue du scrutin du 7 octobre 2018, il est réélu avec un score de 71,28 %Paul Biya fait partie des chefs d'État à la longévité la plus importante

Nature du régime : Son régime est souvent qualifié d'autoritaire. Des organisations comme Amnesty International ont critiqué le régime de Paul Biya, accusé de restreindre les libertés fondamentales des Camerounais et de commettre des violations des droits de l’homme.

En 1990, Michel Lévêque, directeur d'Afrique au Quai d'Orsay, rédige un rapport confidentiel intitulé Les Relations de la France avec les pays en développement, qui met en évidence le pluralisme de façade dans certains pays africains dont le Cameroun. Un politique camerounais a d'ailleurs à ce sujet parlé de « dictature conviviale ». Le 23 février 2011, les services de sécurité du régime se font remarquer en séquestrant Louis-Tobie Mbida, homme politique pourtant de bien moindre influence, dans un bâtiment appartenant à l’Église catholique. Cependant, ses partisans notent des progrès avec son arrivée au pouvoir (« démocratisation, libération des détenus politiques, pluralisme des candidatures » selon François Soudan de Jeune Afrique).Les incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes. Le Cameroun constitue 60 % du PNB de l'ancienne Afrique-Équatoriale française, ce qui peut expliquer selon des analystes la tolérance de la France face aux faiblesses affichées du président Biya.

Corruption : La lutte contre la corruption a fait l'objet d'initiatives sous la présidence de Paul Biya, avec notamment la mise sur pied en 2006 de l'opération Épervier. Cette opération judiciaire anti-corruption a conduit à l'arrestation de hauts fonctionnaires de l’État, mais a suscité le soupçon de servir le régime pour écarter ou sanctionner des concurrents, ou des compagnons de route infidèles ou encombrants. Le succès mitigé de l'opération pourrait aussi s'expliquer par la quasi-impossibilité de récupérer les fonds détournés auprès des établissements financiers étrangers. Le Comité national contre la corruption (CONAC), institué en 2006, poursuit toutefois son activité. La corruption est utilisée par le régime afin de susciter des allégeances.

In fine, la corruption reste très forte : en 2018, le Cameroun est classé 145e sur 176 pays dans ce domaine par l'ONG Transparency International. Les forces de sécurité (police, armée, gendarmerie, service secret) sont privilégiées par le régime. Les hauts gradés de l'armée ont obtenu des concessions forestières et un accès privilégié à l'industrie du jeu. Les effectifs de la fonction publique et le salaire des fonctionnaires font l'objet de coupes récurrentes, sauf pour les militaires et policiers.

Biens mal acquis : En juillet 2009, le rapport de CCFD-Terre Solidaire Biens mal acquis, à qui profite le crime ? revient sur les dépenses pharaoniques du président camerounais et sur sa fortune familiale. Le 25 novembre 2010, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « recel de détournements de fonds publics » sur Paul Biya, à la suite d'un dépôt de plainte par l’association Union pour une diaspora active (UDA) 23 jours plus tôt. Selon Issa Tchiroma, porte-parole du gouvernement camerounais, « le président de la République du Cameroun n’est comptable que devant son peuple… Il n’a pas à répondre à ces accusations en France », et dénonce une tentative de manipulation médiatique par des partis de l'opposition pour discréditer le président à l'aube des élections présidentielles de 2011.

Séjours privés et absences? Les nombreux « séjours privés » de Paul Biya en Europe, notamment en Suisse, sont l'objet de polémiques récurrentes. Il est également reproché à Paul Biya un absentéisme néfaste au fonctionnement de l'État. Le conseil des ministres ne se réunit que rarement : ainsi, il s’en tient un en mars 2018, pour la première fois en deux ans. Christian Pendant Ekoka, son ancien conseiller pendant huit ans passé à l'opposition, déclare : « Il n'y a pas de gouvernement. C'est une satrapie, une cour où les courtisans se battent pour les prébendes ».

Son biographe Michel Roger Emvana nuance les accusations d'absentéisme. Citant Me Bédard, un proche du président Biya, il avance que « les absences répétées de Biya à Yaoundé, et ses séjours réguliers dans son village natal près de Sangmélima ne sont nullement perçus comme une défaillance du président ». Le président Biya est selon lui « l’homme le plus informé du pays grâce aux multiples bulletins quotidiens à lui adressés par les services de renseignement et des voies informelles ». Parlant même du silence supposé du président Biya dans sa gestion du pouvoir, Me Bédard avance qu'il le fait de manière délibérée : selon lui, « le président aime laisser la spéculation à son compte. Il en profite dès lors pour trancher franchement…Il préfère laisser les hommes se tromper sur sa gestion ».

Décorations :

*Grand Maître des Ordres Nationaux ;

*Commandeur de l'Ordre National, de classe exceptionnelle (République Fédérale d'Allemagne);

*Commandeur de l'Ordre National (Tunisie) ;

*Grand-Croix de l'Ordre National du Mérite Sénégalais ;

*Grand Officier de la Légion d'Honneur (France);

*Great Commander of the Medal of St-George (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord);

*Grand Collier de l'Ordre du Ouissam Mohammadi (Royaume du Maroc);

*Great Commander of the Order of Nigeria (République Fédérale du Nigeria);

*Docteur Honoris Causa de l'Université du Maryland (USA);

*Professeur Honoraire de l'Université de Beijing (République Populaire de Chine);

*Titulaire de plusieurs décorations de divers autres pays.

Publications : Paul BIYA est l'auteur d'un essai politique ‘’Pour le Libéralisme Communautaire’’, Éditions Marcel Fabre, Lausanne 1987. Cet ouvrage a été traduit en anglais, en allemand et en hébreu. Le Chef de l'État y annonce l'avènement du multipartisme (devenu effectif en 1990), après l'étape provisoire du Parti unique. Il explique son option pour le libéralisme économique et l'initiative privée tout en préconisant la solidarité nationale, la répartition équitable des fruits de la croissance, la justice sociale, l'éclosion d'une culture basée sur l'inventivité et la coexistence harmonieuse des valeurs propres aux diverses communautés qui forment la Nation. Enfin, il réaffirme la nécessité de moderniser l'État et d'entretenir des relations de coopération avec les autres pays du monde.