Politique of Wednesday, 15 February 2017

Source: quotidienlemessager.net

Coup dur pour le parti de Ni John Fru Ndi

Le président du Social Democratic Front (SDF) John Fru Ndi Le président du Social Democratic Front (SDF) John Fru Ndi

Le transfuge du Front social démocrate de retour d’exil « voulu » après près d’une vingtaine d’années a délibérément choisi de se procurer une carte de membre du parti du flambeau ardent. Parmi les raisons qui justifient mieux ce retour à la maison-mère, Daouda Mohamadou évoque aussi bien le fait que son ancien parti n’arrive plus à mobiliser et l’absence de renouvellement à la tête du Sdf.

Coup dur pour le parti de John Fru Ndi. Après le secrétaire général du Social democratic front Asonganyi qui avait quitté ses fonctions sur la pointe des pieds, Elisabeth Tamajong, elle aussi secrétaire général puis récemment encore Elimby Lobè, Douada Mohamadou jette l’éponge non sans livrer un réquisitoire sur le fonctionnement du principal parti d’opposition, déjà secoué par les querelles de toutes sortes.

Rencontré de retour d’un exil volontaire à son domicile, l’homme qui parle à votre journal annonce qu’il vient de regagner le parti du flambeau ardent pour des raisons qui lui sont évidentes.

« Le Front social démocrate (Social democratic front - Sdf), principal parti d’opposition) depuis sa création est dirigé par un seul homme. Le Sdf a enchaîné défaite sur défaite face au pouvoir du président Paul Biya. Quel avenir pour le parti, un quart de siècle après sa création ? » Se demande-t-il. Aussi fait-il un flash back sur les dernières législatives pour tenter d’appuyer son argumentaire.

Avec 148 députés sur 180, le Rdpc au pouvoir, conserve l’essentiel des sièges, loin devant les six autres formations politiques qui composent cette nouvelle Assemblée nationale. Depuis plus de 25 ans, dénonce-t-il, il n’y a pas non plus de renouvellement au sein de l’opposition. « Un échec pour l’opposition qui n’incarne plus un espoir pour la jeunesse », relève-t-il. A le croire, l’opposition est mal structurée et incapable de mobiliser. «Le Sdf en particulier et l’opposition en général n’ont pas su transformer la formidable machine en un puissant catalyseur du changement de notre pays», lâche Daouda, remonté. Il fustige par ailleurs «le culte de la personnalité qui a pour corollaire l’infaillibilité du chef».

Et tance l’attitude de ceux qui font peu de cas fait au respect des textes du parti, la manipulation des « statuts » qui peut avoir des allures de règlements de compte aux militants peu disposés à l’unanimisme. Ironise volontiers sur une question bien délicate qui alimente les plus vives controverses au sein de l’opposition. «Le Sdf seul ne peut pas apporter le changement voulu. Qu’est ce qui a changé ? Rien », répond-il. « Après 20 ans d’exil je suis retourné en toute quiétude dans mon pays où j’ai été chaleureusement accueilli. Le pays est en paix. Il y a la stabilité. Le monde évolue certes, mais je puis noter qu’au Cameroun tout n’est pas rose. Il y a encore beaucoup à faire dans certains domaines où nous sommes encore à la traîne », reconnaît ce transfuge du Sdf. Et de saluer « les projets structurants ». Notamment, dit-il, le plan d’urgence pour le Grand Nord pour réduire les écarts de développement entre cette région et le reste du pays. Est-ce que ce plan a porté ses fruits ? On verra bien. Ne jetons pas le bébé avec l’eau de bain.