Politique of Saturday, 13 January 2018

Source: actucameroun.com

Elections 2018: un expert expose la stratégie de Paul Biya

On n’est pas loin ici, si cela est avéré, d’une opération de corruption électorale - Claude Abé On n’est pas loin ici, si cela est avéré, d’une opération de corruption électorale - Claude Abé

Le début de la distribution du don de 500.000 ordinateurs aux étudiants et la création, le 8 janvier 2018 d’une faculté de médecine à Garoua et de l’Ecole normale supérieure à Bertoua constituent selon les spécialistes un début de campagne de Paul Biya pour la présidentielle 2018.

«Il s’agit d’un processus routinier d’entrée en campagne de la part du président de la République, peut-être pas comme président de la république, mais qui joue sur les deux tableaux à la fois comme candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et comme président de la République pour justement déjà faire un certain nombre de yeux doux concernant son marketing politique et organiser une captation des voix et de l’affectivité d’un certain nombre de régions du Cameroun», affirme le sociologue Claude Abe dans une interview accordée à Mutations en kiosque le vendredi 13 janvier 2018.

L’expert regrette cependant que c’est le contribuable qui doit payer pour la campagne du candidat Biya. A la question de savoir comment faire le distingo entre ce que faitle candidat potentiel et ce que fait le Chef de l’Etat, Claude Abe explique que c’est une difficulté qui est liée au type de République qui est la nôtre, où le Chef de l’Etat reste également chef d’un parti politique et par conséquent son candidat naturel.

«C’est cette confusion des rôles-là qui fait que finalement, il peut jouer avec les divers tableaux sans être en porte à faux avec la loi, puisque de toutes les façons, son mandat n’est pas terminé et qu’il dira que c’est probablement une planification des activités relatives à un agenda longtemps arrêté à l’avance. Personne n’a la possibilité de vérifier si cela est vrai ou faux», explique Claude Abe.

Et de conclure: «On n’est pas loin ici, si cela est avéré, d’une opération de corruption électorale puisqu’il s’agit là de l’usage d’un argent qui est l’argent du contribuable à des fins qui elles ne sont pas nécessairement pour le contribuable, mais qui ont une finalité politico-politicienne».