Politique of Saturday, 8 September 2018

Source: camer.be

Etoudi 2018: des anciens membres de l'UDC exigent le retrait de Ndam Njoya

Ils demandent à leur anciens candidat de se ralier à Akere Muna ou à Maurice Kamto Ils demandent à leur anciens candidat de se ralier à Akere Muna ou à Maurice Kamto

Parce que cette lettre vous est adressée particulièrement, permettez-nous de vous interpeler de la façon dont vous avez était populairement connu dans notre pays avant l’avènement de votre parti l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) que vous dirigez en ce moment et vous a affublé de l’honorable titre de M. Le Président. Ce parti politique dont vous êtes pour la énième fois porteur de l’étendard pour la course au poste de Président de la République.

En cette période de campagne électorale, vous serez tenté de croire que cette lettre émane de quelques-uns de vos nombreux adversaires tapis dans l’ombre. Il n’en est rien. Nous nous présenterons plutôt comme un collectif d’anciens fanatiques émancipés de l’homme Adamou Ndam Njoya qui avait acquis une popularité de par ses légendaires et rigoureuses réformes en vue de la valorisation de la future intelligentsia camerounaise.

Il se dit souvent qu’après plusieurs tentatives infructueuses, un homme sage devrait se retirer de peur de continuer à se couvrir de ridicule. Mais, la sagesse prescrit au challenger aguerri que vous êtes aujourd’hui la persévérance, puisqu’il est entendu que l’on acquiert de l’expérience en mettant à profit la somme des échecs cumulés. Pour ce faire, il est conseiller souvent revenir au début de la compétition pour scruter son parcours afin d’y déceler les embûches qui ont été la cause d’une mauvaise progression ou d’en enlisement.

Au début des années 90, alors que tous vos compatriotes vous croyez disparu, vous nous êtes revenu et vous êtes aussitôt positionné comme un des leaders d’une opposition naissante qui promettait de changer le Cameroun encore ployant sous le model d’une gouvernance hérité de l’autorité coloniale. Le moment étant approprié et jugé fatidique, en souvenir de votre courage et vos références qui avaient fait de vous l’un des ministres les plus courageux du régime totalitaire de l’ex-président Ahmadou Ahidjo, nous vous avons soutenu sans condition croyant fermement au retour du rédempteur.

Ensuite, qu’est-ce qui n’a donc pas marché ?

La liste des erreurs de jugement serait très longue et ne constituerait d’ailleurs qu’un fait de mauvaise lecture de la situation d’une circonstance. La seule que nous pouvons évoquer en consultant à la fois le rétroviseur et des jumelles pour scruter l’horizon, c’est la création précipitée du parti politique UDC qui depuis son existence a simplement partagé avec vous la notoriété que vous vous étiez jadis acquise tout seul, au point de l’effriter à la longue. Nous en voulons pour preuve, notre existence ; nous avons pour la plupart fait nos valises et quitter ce parti dont vous êtes le seul vrai pilier, tout en demeurant néanmoins sous le charme historique de l’homme Ndam Njoya. Ce qui signifie que votre légendaire popularité est restée intacte du fait que vous êtes l’un des rares hommes politiques camerounais à n’avoir aucune casserole dans son sillage.

Dr Adamou Ndam Njoya,

Nous ne pensons pas qu’il vous soit impossible d’accéder à la magistrature suprême au Cameroun. Bien au contraire, si l’on s’en réfère à l’intelligente lettre des Evêque camerounais dressant les critères de choix du futur président du Cameroun, vous n’êtes que trois candidat

à répondre au profil : Adamou Ndam Njoya, Akere Muna et Maurice Kamto. Il n’est aussi pas superfétatoire de souligner que vous êtes le doyen des trois hommes et l’opposant le plus ancien du régime.

L’objet de notre lettre ouverte ne sera visible que lorsque vous vous serez donné la réponse à la question suivante : à l’heure qu’il est, quel est ce qui semble le plus important pour le citoyen camerounais que vous êtes entre devenir Président de la République à tout prix ou contribuer humblement à conduire votre pays vers une alternance qui s’avère être la seule thérapeutique susceptible de freiner la descente vertigineuse du Cameroun en l’enfer ?

Si nous ne nous trompons pas sur votre personne, nous sommes convaincus que, tout à votre honneur, vous choisirez le second cas : contribuer au changement profond de notre système archaïque de gouvernance.

Si tel est le cas, alors permettez-nous d’orienter votre choix.

Commencez par vous éliminer vous-même pour la simple raison que, de tous les opposants camerounais, vous êtes celui qui n’a pas que Paul Biya comme adversaire politique. Celui qui vous est le plus à redouter est le Sultan-roi des Bamoun dont l’adversité dépasser le cadre politique et seuls vous deux en connaissez la raison profonde : vous ne serez jamais Président de la République tant que vous serez Bamoun. C’est une vérité que personne n’avait dit à Félix-Roland Moumié.

Reste à votre portée Akere Muna et Maurice Kamto.

Le choix entre ces deux hommes n’est pas facile bien que ce dernier qui avait commencé sa campagne un peu trop tôt semble essoufflé au moment où les choses sérieuses commencent.

Autre argument de poids.

L’expérience passée nous a montré qu’au Cameroun, une majorité géographique tribale se constitue très vite autour d’un Président de la République dans le but de former une forte caste des privilèges. Ainsi fut-il de l’époque d’Ahmadou Ahidjo où les Nordistes se prenaient pour des Super-Camerounais et celle de Paul Biya où la grande tribu Béti s’était vite regroupée autour du gâteau national et se déclare prête à défendre à tout prix. Ne prendrions-nous un autre risque, après les Nordistes et les Bétis, d’avoir un Bamiléké à la tête du pays ? La réponse est simplement que tout responsable issu d’une majorité tribal finit toujours par aliéner son indépendance au profit du bouclier naturel qui lui vient spontanément de sa fibre tribale qui n’a pour seul but que de gagner la course effrénée à l’argent facile.

Reste le cas d’Akere Muna qui, bien qu’issu de la minorité anglophone, a bénéficié depuis son adolescence d’une culture francophone qu’il maîtrise parfaitement. Devons-nous aussi souligner que sa profession d’Avocat le prédispose à accepter les débats et les contradictions ?

Pour terminer, Dr Adamou Ndam Njoya, Vous savez mieux que nous quel fut le rôle que votre défunt père joua dans le processus de la réunification des deux Cameroun en 1961, puisque, seul vous possédez les archives authentiques de l’évènement et connaissez les vérités qui sont à l’origine de la crise anglophone qui endeuille notre pays à l’heure qu’il est. Votre soutien inconditionnel à Akere Muna serait un acte historique qui ferait de vous le maître d’œuvre éternel de la valorisation d’une riche diversité négligée et abandonnée.

Compte tenu de tout ce qui précède, le choix entre l’entrée dans l’histoire du notre pays et la récolte des traditionnels 3% des voix que Elecam va généreusement vous attribuer à la fin du processus électoral est facile.

Sincères salutations