Depuis sa démission du gouvernement, en 2011, et sa décision de conquérir le pouvoir politique, le leader du MRC est l'objet de toutes les attaques plus féroces les unes les autres, débouchant parfois sur sa privation de liberté.
Le ton avait été donné lorsque l'agrégé des Facultés de Droit avait démissionné de ses fonctions de ministre délégué au ministère de la Justice. C'était le 30 octobre 2011, peu avant la formation d'un nouveau gouvernement. Depuis lors, le farouche opposant va de déboire en déboire. En effet, comme s'ils voyaient venir un redoutable adversaire politique, les pontes du régime en place à Yaoundé avaient sorti du fourreau la redoutable épée que l'on connaît : celle du tribalisme.
Ce d'autant plus que, environ an après ce départ pour le moins inattendu - il est l'un des rares hauts fonctionnaires du pays à démissionner, et donc à renoncer à la « mangeoire » -, Maurice Kamto est porté à la tête du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un parti politique nouvellement créé au sein de la grande famille de l'opposition. Lorsqu'approche l'échéance de la présidentielle d'octobre 2018 et que se précise la candidature du président du MRC, la cabale contre l'opposant politique s'intensifie.
Nombreux, ses détracteurs ne se voilent plus le visage pour faire allusion à ses origines, plus qu'à ses compétences. C'est dans ce contexte de distraction que, au lendemain de l'élection présidentielle d'octobre 2018, au cours de l'audience d'ouverture en mondovision de la Haute Cour Constitutionnelle, statuant sur les recours y afférents, Maurice Kamto affirme qu'il n'a pas choisi sa tribu. Par la suite, il conteste le verdict des urnes et choisit la rue pour manifester de manière pacifique. Arrêté le lundi 28 janvier 2019 à Douala, 48 heures après les marches dites blanches organisées à son initiative à travers le pays, Maurice Kamto est jugé au tribunal militaire, avec des centaines d'autres militants et sympathisants de son parti. Entre autres, pour hostilité à la patrie, insurrection.
Il est libéré le samedi 05 octobre 2019 avec 102 militants du MRC, sous la pression internationale. Mais le leader politique n'aura pas le temps de savourer sa liberté. Car le 21 septembre 2020, la veille d'une autre manifestation, il est assigné à résidence surveillée. Pour tentative d'insurrection. La mesure est levée trois mois après.
Depuis lors, Maurice Kamto n'avait plus posé d'actions fortes, se limitant à réagir sur certains événements socio politiques. Comme l'assassinat par un gendarme d'une fillette de huit ans à Buea il y a quelques mois.