L’humoriste français d’origine camerounaise en a refait l’annonce lors d’un échange informel avec la presse ce 16 octobre 2017 à Yaoundé.
Dieudonné Mbala Mbala est sérieux. L’humoriste franco-camerounais est candidat à la présidentielle 2018 au Cameroun. S’il en avait déjà fait l’annonce, il l’a confirmé ce lundi 16 octobre à Yaoundé. Au Cameroun depuis quelques heures, il a rencontré des journalistes ce lundi, dans un hôtel de la ville de Yaoundé.
L’air détendu, Dieudonné Mbala Mbala a tenu à faire quelques précisions sur la sincérité et tout le sérieux de son ambition. « Mon intention est de participer à la construction du Cameroun de demain. Je ne me présente pas contre, mais pour mon pays », a-t-il déclaré.
Cette candidature a été motivée par « le rassemblement des camerounais de la diaspora, qui est un regroupement de 8.000 camerounais sur la toile », renseigne Dieudonné Mbala Mbala. Selon lui, le Cameroun fait face à des enjeux importants et, « les Camerounais de la diaspora souhaitent aussi participer à la construction de leurs pays. D’où la nécessité de la présence d’une personne pour porter la voie de la diaspora à ce débat».
Sur le plan local, sa candidature a, dit-il, suscité l’intérêt de nombreux partis politiques. « J’ai été approché par certains partis politiques. Il y a des liens qui se tissent actuellement avec certains leaders politiques. Mais, pour l’instant, ce n’est pas le plus important. On aura la solution pour faire entendre notre voix, que ce soit au travers de ma candidature ou par une autre.
Je pense que c’est bien que ça puisse être moi, parce que j’ai montré, par le passé, ma capacité de résistance vis-à-vis de l’Etat français, ainsi que mon désir à faire respecter la dignité humaine d’un peuple qui, aujourd’hui, a juste besoin de se développer… », renseigne Dieudonné.
Pour lui, sa double nationalité n’est pas un problème. « Je m’appelle Dieudonné Mbala Mbala. Je suis camerounais, et je pense que ce sont juste des règles du jeu qui voudraient écarter certaines personnes du débat qui nous concerne tous. C’est une étape qu’il faudra certes traverser, mais pour moi, c’est une difficulté secondaire par rapport aux enjeux et l’importance de ces élections.
Les Camerounais ont besoin de solutions, d’un débat constructif et profond et d’un débat de ce type… », argumente le futur candidat à la prochaine présidentielle. « La plupart des gens qui sont aux affaires ont une double nationalité. Les Camerounais méritent beaucoup mieux. Ils méritent juste que chacun d’entre nous, avec son expérience, son histoire, mette toute son énergie au service de la patrie. J’ose espérer que par mon expérience, j’ai des choses à dire dans le débat qui s’annonce. Des éléments qui, à mon sens, pourront contribuer à un meilleur développement du Cameroun ».
« Jamais considéré comme français »
S’agissant de son programme, Dieudonné Mbala Mbala indique que son actuel séjour en terre camerounaise « a pour objectif de palper la réalité camerounaise et me permettre d’être plus productif dans ce débat qui s’annonce.
J’ai quelques réponses, j’ai encore quelques rendez-vous à honorer. Je sais qu’il y a des enjeux incroyables, je sais qu’il y a des camerounais qui font un travail extraordinaire et qui ne demandent qu’à être valorisés. Et je sais que les jeunes ont besoin de réponses à leurs questions, qu’ils souhaitent contribuer au développement. Je ne peux pas avoir des réponses à tout, mais, je suis en train de m’entourer d’une équipe conséquente ».
Quant à son éligibilité, le futur candidat à l’élection présidentielle 2018 au Cameroun signale qu’il n’est pas le seul dans une situation compliquée. « Vous pensez que je suis le seul à habiter à l’étranger une partie de l’année. Vous pensez sincèrement que le candidat principal à cette élection ne réside pas lui aussi à l’étranger une bonne partie de l’année», ironise Dieudonné.
L’humoriste profite également de l’occasion pour évoquer la situation de la France.
« J’ai beau avoir une nationalité française, un passeport français, mais je n’ai jamais été considéré comme français. Si je me suis présenté, c’était pour connaître les contours de la démocratie à la française. Et j‘ai eu mes réponses. Je suis l’un des rares artistes français qui s’est fait condamner pour son travail, parce que je suis franco-camerounais et donc, j‘ai pas les mêmes droits que les autres ».