Politique of Friday, 9 February 2018

Source: cameroontoday.info

Je souhaite que Paul Biya laisse le pouvoir dignement - Denis Atangana

vient de démissionner du poste de secrétaire général au sein du Parti des Alliances Libérale vient de démissionner du poste de secrétaire général au sein du Parti des Alliances Libérale

Denis Emilien Atangana vient de démissionner du poste de secrétaire général au sein du Parti des alliances Libérale. Cette décision fait suite au soutien qu’a apporté le président du PAL au chef de l’état Paul Biya. Selon lui ce ralliement est contraire aux convictions et au combat qu’il mène depuis des années. Dans un entretien accordé à CameroonToday, il évoque aussi le calvaire que vit la population de la Lekié à l’aube des élections au Cameroun.

Denis Emilien Atangana vient de démissionner du poste de secrétaire général au sein du Parti des alliances Libérale. Cette décision fait suite au soutien qu’a apporté le président du PAL au chef de l’état Paul Biya. Selon lui ce ralliement est contraire aux convictions et au combat qu’il mène depuis des années. Dans un entretien accordé à CameroonToday, il évoque aussi le calvaire que vit la population de la Lekié à l’aube des élections au Cameroun.

Avez-vous été surpris que Célestin Bedzigui retourne sa veste ?

Célestin Bedzigui est d’abord un père pour moi j’ai toujours du respect pour lui. Sa décision de soutenir le candidat du RDPC est légitime. Personnellement j’ai été surpris de ce ralliement. En ma qualité de SG je pense que je méritais d’être au courant de sa volonté de ralliement. Lorsque le Président fait appel à moi, il me souligne qu’il a déjà notifié l’huissier de justice pour dénoncer la fusion avec l’UNDP et qu’il souhaite que j’occupe le poste de Secrétaire général du Parti. Je me rappelle lui avoir posé trois questions pour éviter des malentendus entre nous. Il m’a rassuré qu’il ne sera candidat à aucune élection. Au moment venu il m’apportera son soutien pour la conquête de la mairie de Monatélé. Il m’a alors chargé d’implanter le PAL sur le plan national et dans la Lekié. J’ai apprécié le projet et j’ai accepté le poste. Au regard des objectifs que nous nous sommes fixés j’avoue avoir été largement surpris de ce ralliement.

Il a quand même pris la peine de faire une note d’information sur son page Facebook. Pensez-vous que les raisons évoquées soient suffisantes pour qu’il ait accepté de soutenir la candidature de Paul Biya ?

S’agissant des raisons qui ont motivé le Président à se rallier au Président Biya, je crois qu’il est suffisamment mature pour savoir ce qu’il veut. Je ne le juge pas. Il est un homme libre. Moi je ne pouvais pas le suivre dans cette démarche qui est contraire à mes convictions et au combat que je mène depuis des années. J’ai toujours milité pour l’alternance au sommet de l’état et pour le renouvellement de la classe politique. J’ai d’ailleurs proposé au Président Biya de créer une fondation Paul Biya et de laisser le pouvoir. J’ai également proposé mes services à titre bénévole pour travailler comme secrétaire permanent de la Fondation Paul Biya.

Je souhaite que le Président Biya laisse le pouvoir dignement et entre positivement dans l’histoire. Tenu par le devoir de cohérence et constance que m’impose ma conscience et mon engagement j’ai décidé de retirer ma participation des activités du PAL. Pour le reste je crois que le Président Célestin Bedzigui est mieux placé pour défendre les raisons de son ralliement au Président Biya Paul.

Il y a deux ans vous avez écrit aux élites et aux chefs traditionnels de la Lekié pour ne plus entraîner les populations dans ce que vous avez appelé le « Kong Politique ». A votre avis pourquoi votre message tombé dans des oreilles de sourds?

Je crois que nos élites sont dans leur théâtre. Elles veulent à tous prix converser leurs avantages et leurs postes. Pour ma part cette élite est inutile pour le département de la Lekié. Cette élite veut parler au nom d’un département qu’elle déteste. Elle se sert juste des populations sans rien lui donner en retour. Il suffit de voir l’état d’enclavement et le taux de chômage des jeunes dans le département pour comprendre que cette élite ne parle que pour elle-même. J’ai à plusieurs reprises interpellé cette élite fameuse de la Lekié sur la nécessité de parler développement et d’arrêter d’entraîner les populations victime du régime de Biya dans le kong politique. On ne peut pas vous demander de soutenir Paul Biya sans rien gagné en retour. C’est la vraie sorcellerie qui se passe dans la Lekié. La seule particularité est que cette sorcellerie se déroule en plein jour et sans honte.

Comment peut-on cotiser 50 millions francs CFA pour la campagne d’un homme usé et fatigué quand on sait que le département manque cruellement de forages, de routes, des infrastructures de toute nature ? Regardez comment les jeunes de la Lekié sont tétanisés par le chômage malgré leur niveau d’étude et leur volonté d’entreprendre c’est méchant et cruelle de cotiser une telle somme pour la campagne d’un président lorsque les jeunes manque le capital de 500 mille francs CFA pour se lancer dans entrepreneuriat .

Peut-on dire aujourd’hui qu’il y a une opposition au Cameroun?

Il y a bel et bien une opposition au Cameroun. Il y a des gens qui ont sacrifié toute leur vie pour se battre pour un Cameroun meilleur. Ils sont nombreux et j’ai beaucoup d’admiration pour eux.

Les autres candidats à la candidature ont-ils une chance de renverser le bureau actuel ?

Je crois que seule une grande coalition composé des partis de l’opposition et des personnalités indépendantes peur faire tomber en urgence le régime Biya. Ceci n’est possible que par une unité d’action, une unité de stratégie et une unité de moyens. Pour le moment je doute fort sur la capacité de certains candidats déclarés à pouvoir battre campagne et sécuriser les résultats des élections dans les 360 communes du Cameroun. J’observe avec beaucoup d’attention le congrès du Sdf tout comme le déploiement de Me Akere Muna. Le moment venu j’ai apporterai mon soutien à un candidat capable de provoquer la retraite forcée du Président Paul Biya.