Politique of Sunday, 23 August 2015

Source: cameroon-info.net

'La sortie du Général Semengue est un déshonneur pour l’armée'

General Pierre Semengue General Pierre Semengue

En niant les massacres perpétrés par l’armée coloniale française dans les pays Bamiléké et Bassa lors de la guerre d’indépendance du Cameroun, dimanche dernier au cours de l’émission « La Tribune de l’Histoire » sur la chaine de télévision Canal 2 International, le Général Pierre Semengue, a provoqué la colère d’une bonne frange de la classe politique camerounaise.

Après la sortie virulentes de Jean Michel Nintcheu, député Wouri Est du Social Democratic Front (SDF) et président régional de ce parti pour le Littoral, c’est autour de l’Honorable Robert Bapooh Lipot, secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun de s’en prendre violemment à l’ancien officier de l’armée coloniale.

« Nous constatons que l’ancien officier français, le général Pierre Semengue entre ici dans une logique négationniste et même révisionniste de l’histoire de l’indépendance de notre pays. Et ceci au moment où le président français Monsieur François Hollande a eu le courage de reconnaitre qu’un génocide a eu lieu au Cameroun », a-t-il remarqué.

Pour le patron du parti des crabes, « la sortie du Général Pierre Semengue est un déshonneur pour l’armée de notre pays ». « Que cet officier ait cette attitude, cela nous interpelle », avise-t-il. L’honorable Bapooh Lipot qualifie même l’acte du général à la retraite d’insubordination vis-à-vis du Ministre délégué à la Présidence de la République chargée de la Défense.

D’autant qu’ « il reconnait qu’il n’a pas eu l’ordre de sa hiérarchie pour faire cette déclaration », justifie le député du Nyong et Kéllé. Avant de demander au Chef de l’Etat, chef suprême des armées de « de prendre ses responsabilités régaliennes et d’appeler le général Pierre Semengue à faire valoir ses droits à la retraite. »

Il est possible que cette nouvelle sortie laisse aussi de marbre Pierre Semengue qui n’avait pas tardé à répondre aux premières critiques. «Je ne peux pas accepter parler à la télévision pour dire n’importe quoi. Tout ce que j’ai dit est vrai et je peux le prouver. Je ne peux pas me mettre à raconter du n’importe quoi. Je ne veux pas entrer dans des polémiques inutiles. Il ne faut pas que les gens disent des choses dont ils ne peuvent pas rapporter la preuve. Apres les déclarations de François Hollande, les gens ont proclamé dans la presse que je suis un général génocidaire. Bien avant, au cours d’un débat public, Henri Hogbe Nlend a déclaré que c’est moi qui ai tué Ossende Afana, en lui coupant la tête. Comment un intellectuel et homme d’Etat peut-il raconter de tels bobards ? J’ai donc tenu à restituer sur Canal 2 International la vérité historique », répliquait le général avec fermeté.