Politique of Monday, 22 February 2016

Source: cameroon-info.net

Le SDF contre une élection anticipée

John Fru Ndi et le Shado John Fru Ndi et le Shado

Le Social Democratic Front (SDF) ne veut pas d’une élection présidentielle anticipée au Cameroun. La principale formation politique de l’opposition camerounaise est encore moins disposée à accepter une éventuelle modification de la Constitution. Voilà les grandes annonces issues de la réunion du National Executive Commitee (NEC) le 20 février 2016 à Bamenda.      A en croire Mutations de ce lundi 22 février 2016,  le parti de Ni John Fru Ndi a qualifié d’escroquerie politique les appels à candidature des militants à Paul Biya de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.

Une source au sein du NEC informe notre confrère de ce que ces différents appels qui interviennent au moment où le Cameroun tout entier combat contre la nébuleuse Boko Haram manquent d’humanisme et de responsabilité.   Pour le SDF, il est impensable  « d’organiser une élection présidentielle dans un pays en guerre. On ne peut pas voir des enfants qui sont en train de mourir et parler d’élection anticipée », conclut la source du quotidien privé.

Le parti créé en 1990 se demande d’où sortira l’argent pour tenir un scrutin anticipé alors que les fonds sont mobilisés pour la lutte contre le terrorisme.   « La guerre contre Boko Haram coûte la vie et l’argent. Le régime RDPC a dit, il y a deux ans, que si on a des soucis de trésorerie, c’est à cause de cette guerre. Maintenant, quand on demande d’aller à l’élection présidentielle anticipée, où sortira l’argent. Si le RDPC demande à Paul Biya de se porter candidat à une élection anticipée, c’est que la gestion du pays leur a échappé », dit le SDF.

  A propos d’une éventuelle modification de la Constitution, le parti de la balance considère que «ce serait une violation de la Constitution, parce qu’on veut amener le régime Biya à se perpétuer au pouvoir. Le président de la république et par ailleurs président national du RDPC ne devrait plus se permettre de modifier certaines dispositions de la Constitution, à l’effet de s’éterniser au pouvoir.

Car, un tel acte provoquera des troubles sociaux inimaginables, susceptibles de déclencher  une guerre civile au Cameroun. Quand on commence à tripatouiller la Constitution, ce qui est évident en politique, c’est que les institutions vont s’affaiblir. Et quand les institutions s’affaiblissent et que le pays tombe dans la guerre, c’est une guerre fratricide ».     Mais le SDF n’est pas dupe.

Les militants de ce parti savent que leur position n’a pas de grandes chances d’influencer la décision du RDPC. Raison pour laquelle ils se préparent à toute éventualité et le NEC appelle les populations à s’opposer le moment venu.