Dimanche soir sur les antennes de Canal 2 international, l’ex-militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) s’est expliqué depuis un hôtel abidjanais sur les tenants et les aboutissants de son exclusion. Ténacité des points d’ombre. Pourquoi Michèle Ndoki a-t-elle été exclue du Mrc ? Est-ce entre autres pour indiscipline au sein du Mouvement ou bien est-ce une sorte de purge en interne parce qu’elle aurait osé déclarer son intention de challenger Maurice Kamto à la tête du parti à la Convention de novembre prochain ? Cette question agite l’opinion au point où certains observateurs estiment que « la fiancée du peuple » s’en irait avec des militants à sa suite. Qu’en est-il exactement ?
Le Comité national de médiation et d’arbitrage (Cnma) du MRC, l’instance qui a jugé et exclu Michèle Ndoki avec l’approbation du Directoire, lui reprochait « d’activité anti-parti, diffamation, fausses nouvelles, manquement au devoir de loyauté, création d’un groupe WhatsApp Mrc non autorisé, le lancement le 24 juillet 2021 du mouvement « les Bâtisseurs » / « Enfants de ma terre », entre autres.
En suivant la dame politique lundi dernier dans une interview face au confrère Rodrigue Tongue, on est en droit de se demander si Michèle Ndoki n’était pas déjà dans une logique de départ ou bien qu’elle était consciente que son exclusion était déjà actée.
Machine politique
Elle a, un peu comme pour donner raison au Cnma, confirmé le lancement de son mouvement les Bâtisseurs, profitant au passage pour demander aux militants de tous bords, dans les différents partis politiques de la rejoindre pour la construction d’une opposition à ses yeux crédible, une alternative dans les batailles politiques. Le Cnma n’était-il donc pas dans l’erreur de lui reprocher de créer en violation des textes statutaires un organe politique non autorisé au sein du MRC ? L’évidence est là ! Michèle Ndoki confirme que « les Bâtisseurs » a effectivement existé bien avant qu’elle ne soit évincée. Aussi, a-t-on été suffisamment interrogatif lorsqu’elle a déclaré qu’elle n’a jamais dit que Maurice Kamto avait gagné l’élection présidentielle de 2018. Que c’est Maurice Kamto en personne qui l’avait dit et non pas elle. Le 28 octobre précisément, elle commettait une publication sur Facebook dont des extraits tournent en boucle sur la toile suscitant des interrogations sur sa posture de victime suite à son exclusion.
« Nous avons gagné cette élection. J’ai vu les preuves de cette victoire. Il s’agit d’une chance unique d’avoir une justice équitable et pour tous. Il s’agit d’une chance unique d’avoir une éducation obligatoire pour la jeune fille et gratuite. Il s’agit d’une chance d’avoir la césarienne gratuite. C’est pour cela que je me bats », écrivait-elle, en pleine contradiction de ses affirmations d’aujourd’hui.
Comme on le voit, l’offensive de la dame politique sur Canal 2 a laissé des points d’ombre. Sa machine politique lancée, l’heure est maintenant de scruter ses premiers pas et surtout son positionnement sur échiquier national. Lui souhaiter de mettre les voiles dans le sens du bon vent, n’est pas un vain souhait.