Politique of Saturday, 8 February 2025

Source: www.camerounweb.com

Soutenir Paul Biya ou non: le SDF fait une grosse annonce

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Le Social Democratic Front (SDF), l’un des principaux partis d’opposition au Cameroun, a annoncé dans un communiqué que son candidat pour l’élection présidentielle d’octobre 2025 sera désigné lors d’un congrès extraordinaire prévu le 1er mars 2025 au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé. Cette annonce intervient après une réunion du comité exécutif du parti tenue le 1er février 2025, au cours de laquelle les modalités de sélection du candidat ont été définies.

Une caution de 50 millions de FCFA qui fait polémique

Parmi les résolutions adoptées lors de cette réunion, une disposition a particulièrement retenu l’attention : les candidats à l’investiture du SDF doivent soumettre un dossier complet, incluant une caution non remboursable de 50 millions de FCFA (cinquante millions de francs CFA), au plus tard le 8 février 2025 à midi. Cette somme, destinée à financer les activités du parti, a immédiatement suscité des réactions vives, tant au sein du parti qu’auprès des observateurs politiques.

Pour Célestin Djamen, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, cette caution est « une incongruité » et un « acte de grand banditisme et de malhonnêteté ». Dans une déclaration percutante, il a dénoncé une pratique qu’il juge contraire à l’éthique politique : « 50.000.000 FCFA comme caution pour une candidature interne d’un parti en réanimation, c’est non seulement une incongruité, mais c’est surtout un acte de grand banditisme et de malhonnêteté qui n’a rien à voir ni avec la morale, ni avec la capacité, ni avec l’intelligence politiques. »

Djamen a également rappelé que « l’intelligence, le leadership et la sagesse n’émanent pas du portefeuille », citant des figures historiques comme Jésus, Nelson Mandela et Thomas Sankara, qui n’étaient pas millionnaires mais ont marqué l’histoire par leurs idéaux et leur engagement. Il a appelé à porter cette affaire en justice, qualifiant cette caution de « délit pénal » qui fixe des limites indécentes en politique.

Un montant jugé excessif par les observateurs
Plusieurs observateurs politiques ont également critiqué cette décision, soulignant que le montant de 50 millions de FCFA dépasse largement celui exigé pour la candidature à la présidence de la République, fixé à 30 millions de FCFA. Pour eux, cette caution élevée risque d’exclure des candidats potentiels, notamment ceux qui ne disposent pas de ressources financières importantes, et de limiter la démocratie interne au sein du parti.

Certains y voient une stratégie pour écarter des rivaux gênants ou pour renflouer les caisses du parti, qui traverse une période difficile. D’autres estiment que cette décision pourrait nuire à l’image du SDF, déjà affaibli par des divisions internes et des défaites électorales récentes.

Un congrès crucial pour l’avenir du SDF

Le congrès extraordinaire du 1er mars 2025 représente un moment clé pour le SDF, qui cherche à se repositionner sur l’échiquier politique camerounais en vue de la présidentielle d’octobre. Le parti, fondé en 1990 par Ni John Fru Ndi, a longtemps été une force majeure de l’opposition, mais il a perdu de son influence ces dernières années, notamment face à la montée en puissance du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.

La désignation du candidat du SDF sera donc un test crucial pour le parti, qui devra faire preuve d’unité et de crédibilité pour convaincre les électeurs. Cependant, la polémique autour de la caution de 50 millions de FCFA risque de ternir cette image et de diviser davantage les militants.