L’initiative est l’œuvre du Mouvement démocratique de la Conscience Nationale (Modecna) de Bruno Deffo.
Plus d’une dizaine de leaders politiques et de la société civile réunis autour d’un même idéal et, pour une cause commune, cela n’arrive pas tous les jours au Cameroun. Ce samedi 04 juillet 2015, à Douala, ces leaders étaient unanimes sur un point: «expulser le RDPC des maisons du parti et rétablis comme patrimoine national au Cameroun».
Il s’agit selon ces leaders qui étaient a leur troisième rencontre, de demander au Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), la libération des «maisons du peuple», appelées «maisons du parti» et abusivement occupées qui de surcroit sert de permanence à ce parti au pouvoir au Cameroun. Une action qui parait urgente, d’autant plus que le trésorier général du comité central du RDPC, Gilbert Tsimi Evouna a engagé le processus d’établissement du titre de propriété sur ces «maisons du peuple.
Bien public ou propriété de RDPC, parti né lui-même des cendres de l’UNC? Jean Baptiste Sipa, coordonnateur de Article 53, une organisation de la société civile, membre de cette plateforme, lève l’équivoque: «ces maisons de parti ont été construites sur la base des cotisations des citoyens camerounais à l’ère du parti unique (UNC).
Chaque citoyen payait un impôt. Il est donc inconcevable d’extorquer de l’argent aux populations et estimer que ce n’est pas un bien public». Pour ce journaliste, ancien directeur de publication du quotidien le Messager, ces maisons ne profitent actuellement qu’au RDPC, par conséquent, la plateforme doit saisir les tribunaux dans toutes les régions du pays afin que justice soit faite.
PREDATION
Pour Bruno Deffo, le président du Modecna et par ailleurs coordonnateur de la plateforme, il est urgent «d’arrêter immédiatement ce processus et de restituer à l’Etat, pour que ces maisons servent de salle de culture, de cinéma ou tout autre rencontre». Pour ne pas mener à moitié cette lutte, les membres de la plateforme appellent le président de la république à mettre en œuvre les actions conséquentes, qui s’imposent en pareille circonstance, tout en ordonnant la publication officielle et l’informatisation de tout le patrimoine de l’Etat du Cameroun.
Par ailleurs, en condamnant la gestion informelle du Cameroun par le RDPC, Bruno Deffo croit dur comme fer que «l’exécution de l’injonction d’expulsion du RDPC et la restitution des maisons du peuple au patrimoine de l’Etat du Cameroun sera un début de solution pour les problèmes de fond qui entravent le développement de notre pays et susceptible de mettre en péril la paix sociale». Dans les jours avenir des actions sont annoncées.
La plateforme, qui a bout objectif majeur de mener une lutte sans merçi contre les abuseurs des biens publics est composée des partis politiques suivants: le MODECNA, le CPP, l’UDC, le FUC, de l’UPC dite des fidèles, le PURS, des organisations de la société civile tels le FECO, Tribunal article 55, Article 53, un Monde Avenir, le RACE, le PAS, du ARC, mais aussi de l’écrivain Enoh Meyomesse, et Woungly Massaga, combattant de l’UPC.
Une grande synergie d’idée a première vue. Reste maintenant que les actions se concrétisent. Car au Cameroun, l’histoire politique nous renseigne que les regroupements du genre ont toujours mal tourné. Incapable parfois de s’entendre, divisés par des querelles de leadership, toujours prompt à retourner leur veste, sans stratégie, adeptes de la logique du tube digestif, certains quittent précipitamment le navire bien avant quelle accoste. L’avenir jugera dans tous les cas.