D’après Augustine Awa Fonka, le second trimestre de l’année en cours a été marqué dans la région de l’Ouest par le grand banditisme urbain et rural. Un phénomène favorisé par la culture, la commercialisation et la consommation du cannabis et autres stupéfiants. La circulation des armes artisanales et modernes a également permis à des hommes sans foi ni loi de poser des actes criminels condamnés et réprimandés par la loi. Leurs actions se résument à des atteintes aux biens, notamment les vols aggravés et simples, les cambriolages et tentatives de cambriolage, les vols de bétails et d’engins, les braquages des établissements publics et financiers. L’autorité administrative a également signalé l’atteinte à l’intégrité des personnes. Il s’agit des agressions, des assassinats, des viols, des enlèvements avec demandes de rançons et bien d’autres.
A ces phénomènes, s’ajoutent les accidents de circulation routière, les activités des irrédentistes séparatistes à la limite avec les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. « Cette situation a nécessité une prise des mesures urgentes à travers les opérations de lutte entreprises par nos forces de défense et de sécurité, sous l’encadrement des autorités administratives », a précisé le gouverneur le lundi 20 novembre dernier, lors des travaux du Comité de coordination administrative pour le compte du second semestre 2023, tenus à Baham.
150 opérations de police effectuées
Au cours de cette période, la région a enregistré 05 cas d’attaques des coupeurs de route, 42 cas de découvertes de corps, 25 cas de vindictes populaires, 15 mouvements d’humeur, 03 cas de trafic d’ossements humains et 02 cas de profanation de tombes et 10 cas d’incendies. D’après ses précisions, il s’est agi également de 13 cas de braquages, 30 cas d’agressions, 27 cas de cambriolages, 11 cas d’assassinats, 23 cas de vols à mains armées. A cette liste, l’autorité administrative a signalé 217 cas, soit 55 mortels, 57 corporels et 120 matériels. De ces accidents, le compteur affiche un bilan de 82 morts, 320 blessés et des dégâts matériels importants.
« En vue de juguler la lutte contre la criminalité galopante à l’Ouest, des opérations coups de poings dans les secteurs criminogènes ont été menées. Celles-ci ont porté essentiellement sur les bouclages, les patrouilles nocturnes et diurnes, les contrôles des personnes et des bagages au niveau des barrages mixtes, les fouilles des milieux pénitentiaires, la recherche du renseignement prévisionnel. Ces actions qui ont été marquées par l’organisation de plus de 150 opérations de police ont permis d’interpeller plus de 1000 personnes pour divers motifs », a précisé Augustine Awa Fonka.
L’exploitation des personnes interpellées a conduit au démantèlement d’une dizaine de gangs de malfrats spécialisés dans les vols aggravés, les braquages, les cambriolages et à la mise aux arrêts le 09 novembre 2023 par nos forces du « célèbre gang de six malfrats, coauteurs des multiples attaques de coupeurs contre les usagers de la route sur les axes de Foumbot-Manja et autres, et au cours de cette opération, 02 armes de fabrication artisanale et 17 munitions dont 16 de cal 12mm et 01 de cal 9mm ont été saisies, les mis en cause placés en garde a vue administrative par Arrêté Régional n°86/AR/F/CAB/SS du 14/11/2023 ».
Des incursions séparatistes
Pour ce qui est de la lutte contre la délinquance juvénile dans les établissements secondaires, des munitions de calibres 7mm et 9mm, ont été retrouvées le 17 octobre 2023 dans le sac d’un élève de seconde au lycée classique Bangangté, au cours d’une fouille inopinée organisée par le proviseur dudit établissement. La saisie de plus de 2.500 kg de cannabis, de plusieurs objets d’origine douteuse provenant des actes des malfrats, a-t-il présenté. S’agissant de la situation sécuritaire à la limite avec les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’autorité administrative confiera que cette région a été marquée par une attaque et neuf incursions des irrédentistes. Ce bilan n’inclut l’attaque des séparatistes de Bamenyam dans l’arrondissement de Galim enregistré hier mardi 21 novembre.
«Les localités des départements du Noun, des Bamboutos et de la Menoua sont concernées par ces activités dont le bilan fait état de plus d’une vingtaine personnes enlevées et dont certaines ont été libérées après paiement de rançons et d’autres ont fait l’objet de mouvements d’humeur. C’est le cas de deux jeunes filles enlevées le 03 septembre 2023 à Bamenyam par des séparatistes armés et dont les populations courroucées ont érigé les barricades sur les axes conduisant vers le Nord-ouest et deux armes de fabrication artisanale saisies ».
Pour juguler le phénomène de grand banditisme à l’Ouest et les incursions des bandes armées séparatistes, le patron de l’Ouest a exhorté les chefs traditionnels et les populations avec les autorités administratives et les Forces de sécurité à une franche collaboration. Il a également souhaité voir les comités de vigilance être redynamisés et surtout de bénéficier de l’accompagnement des Ctds, des élites et les forces vives.