Issa Ndjidda alias Marwan, un influenceur Web a été interpellé le 26 octobre 2021 par la police à la demande de Sali Babana, le maire de la ville. Il exige à ce dernier de révéler sa source d’information.

La nouvelle de l’arrestation du jeune influenceur Web Issa Marwan, a fait le tour des réseaux sociaux. La toile s’est enflammée. Un post sur le compte Facebook du forum Maroua en marche du jeune Issa Ndjidda alias Issa Marwan est l’élément déclencheur. « Je suis convoqué à la division régionale de la police judiciaire de l’Extrême-Nord », écrit le jeune influenceur. Après son arrivée dans les locaux de la Drpj de l’Extrême-Nord, il est auditionné et immédiatement envoyé en cellule. Motif de sa convocation : diffamation par voie de réseaux sociaux, outrage à corps constitué, diffusion de fausse nouvelle, a appris le Jour auprès des enquêteurs de la division régionale de la police judiciaire de l’Extrême-Nord. « Nous l’avons convoqué à la suite d’une plainte du maire de la ville de Maroua. Appelez le maire de la ville et il vous expliquera pourquoi cette affaire est à notre niveau. Nous voulons savoir qui est l’informateur du jeune homme », affirme l’un des responsables de la Drpj de l’Extrême-Nord à Maroua.

Face à cette situation des tracts appelant à une grève générale dans la ville de Maroua et devant les locaux de la communauté urbaine circule sur les réseaux sociaux si le jeune Issa Marwan n’est pas libéré. En effet, dans la journée du 22 octobre 2021, le lanceur d’alerte a vertement critiqué les actions du maire de la ville : « malgré nos souffrances, les grands conseillers auraient ils perçu une somme pour valider le compte administratif de la mairie de Maroua du mercredi octobre quelle honte pour les grands conseillers de percevoir une misérable somme de FCFA pour valider le compte malgré l’état de la ville. Population à chacun de vérifier dans son secteur si le travail a été bien fait ; sinon la société civile fera son travail ! On en a marre des travaux sur les papiers », s’est indigné Marwan.

Joint au téléphone par le Jour, le maire de Maroua est resté évasif sur le sujet. Selon Sali Babani, « c’est devant la justice qu’il doit répondre. Ce monsieur s’est allié avec mes adversaires politiques pour me salir et dénigrer mes travaux ».

À l’origine de cette situation, une affaire d’irrégularité en écriture comptable sur les comptes de la communauté urbaine de Maroua. Lors du conseil municipal consacré à l’adoption du compte administratif 2020 du maire et du receveur municipal de la communauté urbaine. Une grande partie des grands conseillers municipaux avaient décidé de rejeter les deux comptes. Les grands conseillers de la communauté urbaine de Maroua reprochent au maire de la ville les surfacturations, gestion opaques des affaires, absence des pièces justificatives, faible mobilisation des recettes entre autres griefs. Les grands conseillers municipaux de la communauté urbaine de Maroua ont noté que plus de 90% des fonds alloués au fonctionnement ont été utilisés alors qu’au titre des immobilisations corporelles, sur une prévision de 1.560.720.000 FCFA, seulement 278.469.386 FCFA ont été dépensés.

C’est à se demander si les crédits annulés à hauteur de 1.282.256.614 FCFA signifient qu’il n’y a pas eu d’investissement. Dans ce même registre, les grands conseillers ont remarqué que 25.000.000 FCFA budgétisé pour les annonces légales, des fêtes officielles et des cérémonies ont été entièrement consommés. Des virements de crédits de l’ordre de 52.000.000 FCFA ont été ajoutés sans avoir été soumis à l’approbation du conseil municipal de la communauté urbaine de Maroua. La surprise générale des grands conseillers municipaux a été de constaté que la somme de 6.600.000 FCFA destinée à l’indemnisation des commissions 3.300.000 FCFA a été consommée en 2020