A chaque coin de la capitale régionale de l’Ouest, étaient déployées en nombre impressionnant, les forces de maintien de l’ordre.
Longtemps muet sur les différents crimes qu’a connus la région qu’il dirige, le gouverneur de la région de l’Ouest a récemment brisé le silence. C’était à l’occasion de la conférence semestrielle des gouverneurs des régions. Dans son exposé, Awa Fonka Augustine reconnaissait ouvertement la montée en puissance des crimes rituels dans sa région, principalement dans les villes de Dschang et Bafoussam. Chacune de ces deux villes a en effet connu au moins dix cas de crimes odieux le long de l’année écoulée.
Un bilan alarmant que le patron de la région de l’Ouest, m’aimerait visiblement plus voir grimper. Pour certainement éviter que les réjouissances populaires liées à la fête de la nativité et celle de nouvel an, ne soient une aubaine pour les sans foi ni loi de commettre des actes horribles, des mesures drastiques ont été prises. Sous son impulsion, la ville de Bafoussam a été fortement sécurisée pendant les périodes de fêtes de fin d’année. En plus du renforcement des contrôles à chaque pénétrante de la ville, les patrouilles mixtes étaient visibles ci et là.
A chaque carrefour, points d’animation et autres lieux qui grouillaient de monde, les hommes en tenue étaient présents. De même, sillonnaient furtivement les différents commissaires de la ville de Bafoussam, ainsi que le délégué régional de la sureté nationale pour l’Ouest. Non pas pour des rafles, mais pour s’assurer qu’il n’y a pas de dérapages, ni d’agressions, encore moins d’atteinte à la pudeur. « Nous ne sommes pas là pour arrêter des gens, mais plutôt pour s’assurer que les fêtes se passent dans la tranquillité. Si les gens bagarrent nous les séparons. C’est lorsque les bagarreurs persistent que nous les embarquons. Aussi si les gens s’emportent en s’embrassant en route par exemple, nous les éloignons. Nous veillons aussi aux bonnes mœurs », susurre sous cape, un élément de la police.
Les mesures de sécurité prises pendant cette période dans la capitale régionale de l’Ouest semblent avoir produit des fruits. Jusqu’à ce dimanche 3 janvier 2016, peu d’incidents majeurs étaient signalés. Notamment un cas de décès. D’après nos sources, une fille d’environ 20 ans dont l’identité n’a pas été dévoilée, a été mortellement poignardée dans la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier 2016 au lieu-dit Socada, par des agresseurs qui ont aussitôt pris la clé des champs. En dehors de ce décès, la transition entre 2015 et 2016 semble s’être fait sans heurts majeurs à Bafoussam.