Le Délégué du Gouvernement de la Communauté Urbaine de Bafoussam sort de son mutisme. Emmanuel Nzete s’est enfin prononcé sur l’affaire du litige foncier qui oppose son institution à la mairie de Bafoussam 1er, au sujet de la construction par cette dernière d’un hôtel de ville à Bafoussam. Pour lui, «il n’y aura pas deux hôtels de ville à Bafoussam. L’hôtel de ville héberge le siège de la Communauté urbaine tandis que les communes urbaines d’arrondissement ont des mairies».
Devant les chefs de communautés résidant à Bafoussam, les représentants des commerçants, des motos-taxis et les chefs de quartier, Emmanuel Nzete a rappelé qu’ «aucune action d’aménagement, de construction ou de démolition ne peut s’opérer dans l’espace urbain sans le consentement préalable et inconditionnel du délégué du gouvernement», rapporte le journal Le Jour, édition du 14 septembre 2016.
Selon le Délégué du Gouvernement, la crise actuelle n’est pas une affaire entre deux individus, mais un problème entre deux institutions. De même, elle n’aurait rien à voir avec le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais). «L’action que nous avons menée n’a aucune coloration tribale. Nous n’avons aucunement la prétention de nous attaquer à une tribu, fut-elle celle des prétendus autochtones ou allogènes, encore moins à un parti politique. Vous savez tous que Bafoussam est une ville arc-en-ciel au sein de laquelle toutes les tribus vivent et échangent dans une harmonie presque parfaite», a-t-il affirmé.
Emmanuel Nzete a également indiqué que «Bafoussam n’est pas ‘’un no man’s land’’, encore moins la cour du roi Petaud où chacun peut débarquer quand il veut et décider de faire ce qu’il veut là où cela lui plait», rapporte Le Jour. Pour le reste, il soutient que la mairie de Bafoussam 1er est un «squatter, occupant sans droit ni titre», qui doit rejoindre son fief. M. Nzete conteste la transaction qui a conduit à l’acquisition du site autrefois accidenté et viabilisé par l’ex-commune urbaine de Bafoussam, hier par l’ancien député Gabriel Chedjou et aujourd’hui par cette municipalité, apprend-on.
Le journal rappelle les faits: le 8 août 2016, une réunion de crise présidée par le Gouverneur de la Région, Awa Fonka Augustine, avait prescrit à la commune urbaine de Bafoussam 1er de libérer le terrain contre le remboursement des 120 millions FCFA ayant permis son acquisition. La Communauté Urbaine de Bafoussam n’entend rien payer. Alors que les travaux continuaient, la «brigade de lutte contre les constructions anarchiques» a cassé au petit matin du 18 août. Une facture de 600 000 FCFA représentant les frais de casse a été servie au Maire. Au cours de leur dernière session, les conseillers municipaux de Bafoussam 1er ont autorisé le Maire, Jules Hilaire Focka, de porter doublement plainte contre Emmanuel Nzete, au civil et au pénal.
«Fort de ce que le maire n’a respecté aucune des directives, nous attendions qu’il cherche des voies et moyens pour se mettre en règle. Mais contre toute attente, il a choisi d’investir les radios et télévisions de l’Ouest et d’ailleurs, et d’appeler au secours le député Sdf, le représentant de l’Undp et des avocats du SDF pour des campagnes de dénigrement avec des relais dans des cafés et gargotes», a indiqué Emmanuel Nzete lors de sa rencontre les chefs traditionnels résidents à Bafoussam.