Actualités Régionales of Wednesday, 13 January 2016

Source: Mutations

Batcham : Le nouveau chef sera connu ce 17 janvier

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

La vacance de pouvoir au trône traditionnel à Batcham, groupement situé à une quinzaine de kilomètres de Mbouda, va-t-elle finalement prendre fin dans quelques jours? Les signaux en provenance de ce groupement peuplé de près de 215 000 habitants, laissent croire que toutes les voies ont été explorées, afin qu’on trouve un successeur à S.M Francis Hervé Sonkwé Tatang, le 17 janvier 2016. C’est d’ailleurs le contenu d’un communiqué radio, signé le 27 novembre 2015 par le président de la commission d’organisation des obsèques officielles du défunt chef, Jean Koueda Koung.

Une date tant attendue, quand on imagine que ce groupement tourne au ralenti depuis la disparition tragique de S.M Sonkwé Tatang dont « les obsèques se dérouleront le 17 janvier 2016 à Batcham dans la grande cour de la chefferie supérieure Batcham». Comme le précise le même communiqué. D’après nos sources, des injonctions auraient été données depuis Yaoundé aux autorités administratives locales pour trouver un nouveau «Fo’o – chef Ndlr» à Batcham. Ce qui semble être mis en application, au regard du soutien apporté à la commission d’organisation. Reste qu’il faut attendre encore le 17 janvier prochain pour savoir si le groupement Batcham s’est réveillé. Puisqu’en 2012, des funérailles annoncées le 18 septembre pour S.M Sonkwé Tatang, n’avaient plus été organisées.

Le préfet des Bamboutos les avait reportées au 20 octobre 2012. A l’époque, un conclave tenu le 1er septembre 2012 avait abouti à la constitution d’un comité d’organisation composé de dix membres et présidé par Gabriel Ndemou, par ailleurs président du Comité de développement de Batcham (Codeba). Aujourd’hui, les données ont changé. Si tout se déroule sans aspérités, le 17 janvier 2016, Batcham aura un nouveau chef supérieur, au sortir de ces obsèques. L’heureux élu, même étant mineur, sortira du groupe de quatre princes [l’aîné est âgé de 13 ans].

Quant à la régence, il est fort possible qu’elle soit assurée par Daniel Mekeuwa dit Dieu d’Apollo. Spécialisé dans le traitement des malades mentaux, ce dernier gère déjà les affaires courantes à la chefferie supérieure Batcham. Le cérémonial traditionnel pourrait avoir comme maître d’œuvre, le chef supérieur Bafounda dans les Bamboutos, dépositaire testamentaire de son défunt homologue.

Empoisonnement
On évoque cette succession pour essayer d’oublier ce triste événement. Le 19 décembre 2007, S.M Sonkwé Tatang, 36 ans, a brutalement cassé sa pipe. En janvier 2008, six suspects sont interpellés et placés sous mandat de dépôt à la prison de Mbouda: Aimée Kagou, Adolence Beaudelaire Floriane Manang et Matilde Mbogning (veuves), Samuel Yemsa (notable) Simon Gnognem (secrétaire du défunt) et Etienne Metino (serviteur). Plus tard, le serviteur du défunt a rendu l’âme. Tandis que trois de ses compagnons ont quitté le bagne de Mbouda: Adolence Beaudelaire Floriane Manang, Matilde Mbogning et Samuel Yemsa. L’affaire est encore pendante au tribunal, parce que la position de la Cour suprême reste attendue au sujet d’une requête formulée, le 03 février 2009, par les avocats du défunt chef.

En fait, ce collège d’avocats demande l’annulation d’une ordonnance prise, le 11 août 2008, par le Tribunal de grande instance (Tgi) des Bamboutos et la reprise de l’instruction de ladite affaire. Le juge d’instance avait indiqué que le défunt était mort d’empoisonnement, en s’appuyant sur l’analyse toxicologique réalisée le 28 janvier 2008 par le laboratoire national de référence et de santé publique du Centre Pasteur à Yaoundé. Ce qui l’a amené à conclure au meurtre, au lieu de l’assassinat comme l’a souhaité la partie plaignante.

En plus, les avocats du défunt chef estiment que le tribunal aurait « ordonné la délivrance pour l’exploitation utile des listings des appels téléphoniques aussi bien de quelques accusés, des proches du défunt, du défunt lui-même ainsi que de toute autre personne sur qui pèsent des soupçons à bon droit», extrait de la requête qui semble n’avoir pas prospéré devant la chambre de contrôle de l’instruction de la cour d’appel de l’Ouest à Bafoussam. D’où la saisine de la Cour suprême. En attendant le verdict devant la barre, Batcham ne veut plus vivre sans chef.