Une décision qui tombe après un mois de plaidoyers menés par l’association Forêts et Développement Rural (FODER), suite au décès d’un enfant, Sosthène Samba, dans l’un des trous miniers abandonnés par la société Métalicon S.A.
Après un mois de plaidoyers menés par l’association Forêts et Développement Rural (FODER) dans le cadre du Projet Mines Environnement, Santé et Société (ProMESS), à la suite du décès du petit Sosthène Samba, un enfant âgé de 12 ans dans l’un des trous miniers abandonnés par la société Métalicon S.A, le Ministre des Mines de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT), Ernest Ngwaboubou, a suspendu de toute activité d’exploitation, ladite entreprise minière pour une période de six (6) mois dans l’arrondissement de Batouri, région de l'Est.
D’après un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, la notification de suspension adressée au directeur général de Metalicon S.A, le 19 septembre 2017 accuse cette entreprise d’exploitation minière de « non-respect de ses obligations indiquées dans le cahier de charge ».
Ce qui aura causé le décès par noyade du jeune Sosthène Samba, dans un des trous exploités et abandonnés, devenu « un lac artificiel » à Kambelé, arrondissement de Batouri, le 03 septembre dernier.
L’entreprise minière étant également impliquée dans les destructions de cultures et biens de nombreux riverains, un collectif des victimes de destruction des biens par cette entreprise, appuyé par l’association FODER a été constitué à date. En attendant que les actions de ce collectif soient engagées pour réparation, le MINMIDT a sommé la société Metalicon de procéder à « la fermeture effective et totale de tous les trous creusés par ses soins, dans un délai précis de 6 mois », apprend-on.
Cette suspension de la société minière Metalicon S.A épinglée pour non restauration des espaces détruits par l’activité minière est une première du genre dans le secteur minier au Cameroun.
Notons par ailleurs que dans l’une des études de référence réalisée dans le cadre du ProMESS, FODER relevait déjà que durant la période de 2012 à 2014, au moins 250 chantiers miniers ont été ouverts et n’ont pas été réhabilités par les 65 entreprises bénéficiaires d’autorisation d’exploitation artisanale semi-mécanisée dans la région de l’Est du Cameroun.