Considérée comme l’une des communes les plus pauvres du Cameroun, le maire Fuya Rigobert et sa population ambitionnent du fil à aiguille, sortir du bois. En présence de M Ayissi Mvogo Laurent, 1er adjoint préfectoral du Ndé, la municipalité vient de voter son budget. Il s’élève à 211 098 878 Fcfa, soit 28% d’accroissement par rapport à 2015.
Pour le maire, cette augmentation s’explique par la promulgation du Président de la République de la loi votée par le parlement intégrant la prise en charge du salaire, indemnités et autres avantages alloués aux maires, à leurs adjoints et aux conseillers municipaux. La conséquence directe de cette loi est que 60% de recettes sont destinées au fonctionnement, contre 40% de recettes liées à l’investissement.
Ici, on ne parle pas de taxes foncières ni de taxes de stationnement, le marché est périodique, on parle rarement de taxes sur les produits d’exportations (maïs, cacao), d’une manière générale, les recettes propres sont éminemment faibles.
Prenant la parole après l’examen et le vote du projet de budget, M Ayissi Mvogo a rassuré l’ensemble du conseil de la disponibilité de la tutelle à toujours les accompagner pour qu’ils réalisent le rêve qui est le leur. Le maire pour sa part entend agir par élimination des projets en fonction des moyens disponibles. « Personne ne viendra d’ailleurs développer Bassamba », a-t-il renchérit.
Carte postale
La commune de Bassamba se trouve dans l’arrondissement du même nom, située au Sud-ouest de Bangangté, chef lieu du Département du Ndé, Région de l’Ouest. Aurélien Bandjanjoh est pratiquement le premier sous-préfet après l’érection du district de Bassamba en Arrondissement. Le jeune administrateur s’est dès lors lancé dans une campagne de séduction auprès de sa hiérarchie et aux élites du Ndé pour d’abord doter l’arrondissement des structures de sécurité. La brigade de gendarmerie assure seule les forces de maintien de l’ordre. Les problèmes endogènes entre les différents groupes ethniques (Babossa, Bangnabo, Bandouba et Ndakou), ne sont des moindres, si bien que la synergie d’action est loin envisageable.
L’économie de la bourgade laisse à désirer. On compte au bout du doigt les boutiques situées au centre ville. Express Union est le seul établissement de transactions bancaires. Eneo sert le courant électrique dans la cuillère à café, le délestage est le plat le plus consommé. Pas possible dans ces conditions d’installer une unité de boulangerie, le pain consommé ici ne vient que de Bangangté. Sur le plan scolaire, l’on compte moins de 5 écoles primaires et 3 établissements secondaires. Le désenclavement des villages environnants se greffent au manque criard d’eau potable. La situation est tellement grave qu’on se demande si le maire pourra-t-il résoudre ces préoccupations ? Un effort y est consenti, mais beaucoup reste à faire. Comme seuls bons points pour l’instant, on peut apprécier le nouvel hôtel de ville qui présente fière allure et surtout la route gravillonnée reliant Bassamba à Bangangté.
Le centre médico hospitalier inauguré le 10 janvier 1997 par SE Edzoa Titus et offert par la fondation Marcel Niat Njifenji, devient au fil des années, l’ombre de lui-même. Dr Serges Talom, médecin chef rencontré, nous présente l’état désastreux des lieux. Le plateau technique est presqu’inexistant, le jeune médecin qui venait de prendre les rênes de l’hôpital, n’a trouvé que des vestiges inertes des instruments du bloc opératoire disposé à l’époque par l’actuel président du Sénat. Les fréquentations sont de fait très rares, les gens préfèrent les consultations ou le traitement des charlatans. Le problème de personnels se pose avec acuité, on y trouve seulement 2 aides-soignants et un responsable du laboratoire. Des fonctionnaires affectés ici, prennent aussitôt la poudre d’escampette à cause du manque de commodités d’accompagnement.
Pour développer Bassamba au delà du discours politique, un sursaut d’orgueil s’impose.